Couverture du journal du 19/04/2024 Le nouveau magazine

[ MV Group ] Olivier Méril, l’homme de l’hyper-croissance

Olivier Méril nous reçoit dans ses locaux à Saint-Grégoire. Mais dans quelques jours, il embarquera avec ses équipes à bord d’un nouveau vaisseau amiral de 4 500 m2 au cœur du Digital Park à Cesson-Sévigné. Un bâtiment dans la « Silicon Valley rennaise » à la mesure des ambitions de MV Group.

MV Group Olivier Méril

Olivier Méril, dirigeant MV Group © Studio Carlito

MV Group, c’est l’histoire d’une réussite entrepreneuriale, d’une croissance continue, d’une aventure collective, et, au commencement, d’un homme avec l’entrepreneuriat chevillé au corps. Olivier Méril est aujourd’hui à la tête d’un groupe du numérique de 300 personnes, 8 filiales et affichant un beau chiffre d’affaires de 41 millions d’euros. Ses locaux à ViaSilva promettent d’être représentatifs d’une nouvelle façon de manager, d’inspiration danoise, où le bien-être des salariés est au cœur des préoccupations. Une étape supplémentaire renforçant la désirabilité d’un groupe qui attire toujours plus, clients et collaborateurs. Une belle success-story pour ce dirigeant autodidacte qui a passé son bac en candidat libre.

Premières armes

L’homme débute sa carrière chez Precom, la régie publicitaire de Ouest-France. Arrivé comme stagiaire à 18 ans, il grimpe vite les échelons en apportant (déjà) une forte croissance dans les agences où il intervient. À Vannes le CA passe de 35 à 85 millions de francs en 4 ans. La direction lui propose alors de participer à la création de Précom Multimédia. Il a 35 ans. « La première année, on prévoyait 400 clients. On a fini à 1 200 ! Une aventure formidable de création d’ entreprise au sein d’un groupe que je connaissais par cœur. » Si l’expérience est concluante, les différends stratégiques lui ôtent le sens et le plaisir et le plongent dans un profond désarroi. Peut-on parler d’un burn-out ? Peut-être. Toujours est-il que l’homme se retrouve en famille à Center-Parc « à pleurer pendant une semaine ». Mais comme pour Olivier Méril « Tout problème est un cadeau », il prend rapidement une décision radicale.

« En fait tu cherches Mediaveille ! »

Olivier Méril, dirigeant MV Group

Olivier Méril, dirigeant MV Group © Studio Carlito

Il décide de quitter Precom et part en quête d’une boite à reprendre. Nous sommes en 2009. Et l’opportunité ne va pas se faire attendre. Lors de son pot de départ, il échange avec un ancien collaborateur, Yohann Delahaye, salarié chez Mediaveille. Il évoque sa recherche d’une boite « si possible dans le marketing, la communication, la vente de service aux entreprises, dans l’idéal sur le bassin rennais, avec un effectif compris entre 8 et 15 personnes ». « En fait tu cherches Mediaveille ! » lui rétorque son ami. Et il se trouve que Christophe Potron, qui a fondé la société en 1999, veut effectivement vendre. Avec Olivier Méril, tout va vite, très vite. La transaction est réalisée en 6 semaines par le biais d’un LBO (achat avec effet de levier ndlr). « La boite faisait 1 million de chiffre d’affaires et avait un effectif de 10 salariés. Il y a eu un temps d’adaptation, quand on reprend une boite on doit regagner la confiance. »

En 2021 Mediaveille devient Yumens « Mediaveille était trop connoté veille alors qu’aujourd’hui notre cœur de métier est le référencement et le webmarketing »

+ 73 % en un an

Les débuts ne sont pas faciles et Olivier Méril partage cette expérience avec beaucoup de transparence « Au début j’avais des idées obsessionnelles, je voyais des chiffres la nuit… Je me vois dans nos premiers locaux à ne même pas pouvoir monter les marches, tétanisé. Et puis je me suis dit que j’avais choisi, et si on se plaint, on s’auto-alimente. La motivation a repris le dessus et au final on fait une première année à… + 73 % ! ». Le début d’une croissance qui ne s’arrêtera plus.

1,2,3… 11 agences et…8 filiales

En 2015, tout bascule. « J’étais focus sur mes clients et mes équipes. J’ai ressenti le besoin de prendre de la hauteur. J’ai ainsi rejoint le réseau de dirigeants APM, le directoire de la French tech et le réseau entreprendre. Parallèlement, j’ai lancé Logoden Digital pour regrouper les Business Angel du 35. » Cette immersion auprès des dirigeants ouvre l’homme d’affaires sur de nouvelles perspectives et de nouvelles envies. Tout s’enchaine ensuite avec l’ouverture de 11 agences à travers la France.

On veut être avant-gardistes, car depuis le terrain, on capte vite les nouveaux besoins.

MV GroupEt puis des rencontres avec d’autres entrepreneurs amènent la création ou le rachat de 7 nouvelles filiales : GBM, Winbound, KPI, 301, Avanci, Graphisweet et la petite dernière, Tribu. Toutes sont spécialisées dans une expertise digitale avec un objectif commun : accompagner les entreprises dans leur développement grâce au numérique. « Le plus important pour moi est de travailler avec des dirigeants qui partagent les mêmes valeurs. Ils sont d’ailleurs tous associés. » Douze ans après sa reprise, Olivier Méril est à la tête d’un groupe, MV Group, constitué de 8 sociétés avec une croissance insolente de + 4 000 % depuis ses débuts.

« On peut se dire que les boites en forte croissance comme cela c’est vite le bordel, mais chez nous, vous pouvez soulever le capot, tout est au cordeau. »

« Nos métiers se complexifient à une vitesse de dingue »

« Tout s’accélère, nos métiers se complexifient à une vitesse de dingue. J’ai beaucoup d’inquiétudes pour ceux qui ont de toutes petites boites, car il faut être ultra spécialisé tout en intervenant de manière globale sur un projet. Au sein du groupe nous avons 42 expertises. En les interconnectant, nous répondons finement aux problématiques du client. Nous travaillons à réduire leurs coûts d’acquisitions via le webmarketing, car c’est le nerf de la guerre pour toute entreprise. »

Nous réduisons les coûts d’acquisitions clients via le webmarketing.

D’autodidacte à fondateur d’école

Son expérience, sa motivation, Olivier Méril veut les partager aux autres. En 2016, il décide d’ouvrir l’École Digitale de la Nouvelle Chance, une école pour former des personnes au chômage, en situation de Handicap ou non-diplômés.

« On le fait en partenariat avec la région Bretagne et pôle emploi. On a un taux d’employabilité très élevé, de plus de 90 %. Il était important pour moi d’apporter ma pierre à l’édifice. » Fort de ce succès il lance en 2018, 301, une école du digitale ultra-moderne en association avec Klaxoon et HelloWork. Les trois experts rennais du digital veulent former des jeunes, des salariés et des dirigeants d’entreprise de manière très concrète sur les métiers du numérique « Nous allons bientôt proposer une nouvelle formation ultra innovante « creative developper ». Des développeurs créatifs, cela n’existe pas sur le marché. On veut être avant-gardistes, car depuis le terrain, on capte vite les nouveaux besoins. »

 

5 questions à…

Un livre en cours : Journal intime des touristes du bonheur de Jonathan Lehmann

Une devise ? « Chaque problème est un cadeau »

Une passion ? La cuisine. J’ai pris des cours pendant 4 ans. Depuis le déconfinement, tous les lundis midi lors de la réunion du CODIR, c’est moi qui amène les petits plats que j’ai cuisinés le dimanche. Je suis un peu le Deliveroo du CODIR!

Votre plus grande fierté en tant qu’entrepreneur ? De rester moi-même et d’avoir su garder l’équilibre entre ma vie familiale et ma vie pro.

Bientôt l’été : hôtel ou camping ? Chaque été je pars 15 jours en mobil-home avec ma famille et mes amis. J’aime la liberté offerte par le camping et la vie simple.