Un après-midi de mars, le Hercule Poirot rennais patiente dans le lobby d’hôtel où le rendez-vous a été donné. Point de moustache à rebiquettes ni de chapeau melon. Un quadra à l’allure ordinaire. Car c’est là tout l’art du détective privé, se fondre dans la masse pour ne pas « se faire détroncher ». Détective privé : ces deux mots, aux effluves à la fois surannés et sulfureux, en cachent en fait d’autres. Plus réglementaires : agent de recherches privées. Exit les poncifs.
Une profession réglementée
La profession a été drastiquement reformée par le ministère de l’Intérieur en 2003 dans le but d’encadrer les pratiques à coups de réglementation et de déontologie. Fini le temps des barbouzeries. Les photos, par exemple, seulement dans les lieux publics. Quelques subtilités : pas de clichés de quelqu’un sur un balcon, ni dans une voiture si toutes les portières sont fermées. Ces mesures ont fait le tri dans la profession, la faisant passer de 3000 directeurs d’agence en France il y a 20 ans à 950 aujourd’hui. Depuis, il faut un diplôme dispensé par uniquement deux universités et deux écoles privées. Autre obligation : une carte professionnelle délivrée par le Conseil national des activités privées de sécurité (CNAPS), l’organisme de tutelle de la profession, lui-même sous l’égide de la place Beauvau. Enfin, pour ceux qui souhaitent ouvrir une agence des agréments doivent être obtenus auprès de ce même CNAPS.
Des rapports productibles en justice
Les rapports des détectives sont productibles en justice. Ce n’est pas récent : depuis 1962 et l’arrêt de la Cour de Cassation, dit arrêt Torino. Toutefois, Nicolas note une évolution : « Les magistrats semblent tenir compte de nos rapports car la jurisprudence joue de plus en plus en notre faveur. » Une forme de gage pour ceux qui voudraient avoir recours aux services des détectives. Dans le même esprit, la présence de la profession aux Assises nationales de la lutte contre les dérives sectaires, à l’initiative du ministère de l’Intérieur est un crédit supplémentaire qui lui est accordé.
« Que nos rapports soient productibles en justice est une vraie responsabilité. Nous sommes des techniciens de la preuve.
Le travail de ces « techniciens de la preuve » avec les avocats
Nicolas a toujours en tête la finalité de sa mission « Que nos rapports soient productibles en justice est une vraie responsabilité. Nous sommes des techniciens de la preuve. Je travaille presque systématiquement avec un avocat pour border ju…