Quels sont les secteurs économiques les plus porteurs pour les entreprises bretonnes au Kazakhstan ?
Compte tenu du rôle stratégique des entreprises agro-industrielles en Bretagne, c’est d’ abord dans le domaine de l’agriculture que nous voyons de nombreuses collaborations possibles. Le Kazakhstan réunit toutes les conditions pour devenir une plaque tournante régionale de l’alimentation. Le potentiel est grand : notre pays possède la 6e plus grande surface agricole au monde (220 millions d’hectares). Mais pour exploiter au mieux ces ressources dans le respect de l’environnement, nous avons besoin d’attirer de nouvelles technologies et de nouveaux savoir-faire. Les entreprises bretonnes sont particulièrement réputées, que ce soit dans la transformation des produits agricoles, dans la sélection des semences ou dans la production de machines agricoles. Le Kazakhstan a adopté un vaste plan pour le développement du secteur agricole jusqu’en 2027, qui prévoit des subventions publiques pour la création de fermes laitières, d’élevages de volailles et d’installations de stockage de légumes.
Enfin, la Bretagne est la première région touristique de France. Le Kazakhstan offre des opportunités uniques pour le développement de presque tous les types de tourisme.
Le mot d’Anne-Marie Quemener, commissaire générale du SPACE
« Madame l’Ambassadrice, lors de sa visite à Rennes, m’a fait part de nouveau de l’intérêt du Kazhakstan pour l’expertise bretonne en matière d’élevage et notamment pour l’élevage bovin. Face à la question de la souveraineté alimentaire posée par le conflit russo-ukrainien, le développement des relations en termes de formation et d’apport technique entre la Bretagne et le Kazakstan peut contribuer à leur apporter des solutions. »
Comment le Kazakhstan encourage-t-il l’investissement étranger ?
Nathalie Appéré, maire de Rennes; Gulsara Arystankulova, ambassadrice du Kazakhstan; Jeanne Havard-Turebayeva, consule honoraire du Kazakhstan à Rennes et médecin. ©DR
Le soutien du gouvernement aux projets d’investissement comprend des incitations financières sous la forme de subventions, d’une exonération de l’impôt sur le revenu des sociétés, de la TVA, de l’impôt foncier et de la taxe foncière, ainsi que des incitations non financières : mise à disposition de terrains pour le projet et création de l’infrastructure nécessaire.
Il y a 14 zones économiques spéciales. Le Kazakhstan dispose d’un nouvel instrument d’aide d’État, « l’accord d’investissement », qui peut être conclu dans le cadre des projets dépassant 50 millions euros. Il offre un large éventail d’incitations individuelles et garantit la stabilité législative pendant une période pouvant aller jusqu’à 25 ans. Le Premier ministre exerce aussi les fonctions de médiateur pour l’investissement. Il examine les recours des investisseurs et élabore des recommandations pour leur résolution.
Quels sont les partenaires potentiels au Kazakhstan pour les entreprises bretonnes et comment les identifier ?
Le Kazakhstan a créé une agence nationale, « Kazakh Invest », qui agit en tant qu’opérateur unique pour les projets d’investissement et accompagne à tous les stades du projet. « Kazakh Invest » fournit des informations détaillées sur le pays, des aperçus du marché et des propositions d’investissement spécifiques.
Quelles sont les tendances actuelles et futures du marché kazakh et comment les entreprises bretonnes peuvent-elles s’adapter ?
Notre pays est exceptionnellement riche en ressources naturelles. Presque tous les éléments du tableau périodique (99 sur 105) s’y trouvent. Le Kazakhstan dispose également d’un énorme potentiel en matière d’énergies renouvelables, notamment l’énergie éolienne et solaire. Le pays est le plus grand centre de transit d’Asie centrale avec onze corridors qui passent dans nos frontières. Ainsi, les entreprises opérant dans notre pays ont un accès direct aux marchés de l’Union économique eurasienne, de l’Asie centrale et de la Chine.
Relations économiques France – Kazakhstan
« La France est l’un des principaux partenaires du Kazakhstan en Europe. En juin, nous célébrons le 15e anniversaire de la signature du Traité de partenariat stratégique entre nos deux pays. La France s’est toujours classée parmi les cinq premiers investisseurs dans l’économie kazakhstanaise, avec des investissements de plus de 18 milliards de dollars. Le commerce mutuel en 2022 est également revenu au niveau d’avant la pandémie, à 4 milliards de dollars. Aujourd’hui, le Kazakhstan reste le principal fournisseur d’uranium et le deuxième fournisseur de pétrole brut de la France. Plus de 170 entreprises à capitaux français opèrent au Kazakhstan (TotalEnergies, Airbus, Alstom, Orano, Air Liquide, Vicat, Saint-Gobain, Thalès, Safran, etc). »