Couverture du journal du 26/04/2024 Le nouveau magazine

Start-up on the beach #8 : à la rencontre des investisseurs

Si créer sa propre entreprise peut paraître simple sur le papier, trouver les financements pour y parvenir est une toute autre histoire. C’est l’enjeu de l’évènement Start-up on the beach, organisé à Saint-Malo par le Pool et la French Techstar. La 8e édition qui s’est tenue fin juin, a réuni une quarantaine de startups du territoire. Un évènement de taille et un tremplin pour certaines jeunes entreprises. Tour d’horizon.

Adrien Thibodaux et Matalé Peltier, co-fondateurs de Ouiplant ©S.Se

Adrien Thibodaux et Matalé Peltier, co-fondateurs de Ouiplant ©S.Se

Moins d’investisseurs cette année ?

« On investit autant que les années précédentes. » Pas de doute pour Jean-Philippe Zoghbi, directeur associé chez Ui investissement (structure indépendante qui gère Breizh Up), les fonds n’ont pas diminué, ils se sont juste spécialisés. « Le fonds Breizh Up (de la Région Bretagne) investit dans des startups bretonnes en phase d’amorçage et de démarrage. Depuis septembre dernier, on a investi dans une trentaine d’entreprises. » Au-delà de l’aide à ces entreprises, la Région va remettre 10 millions d’euros pour permettre au fonds de continuer à investir à partir de 2024, le faisant passer de 20 à 30 millions.

Jean-Philippe Zoghbi, Ui investissement ©S.Se

Jean-Philippe Zoghbi, Ui investissement ©S.Se

« La dynamique est très bonne en Bretagne, on le voit aussi à notre niveau, Ui investissement, car le premier semestre a été très bon en ce qui concerne les investissements dans les primo-entreprises. Les questions de manque de fonds que l’on peut se poser concernent plutôt les phases ultérieures, où les sommes nécessaires sont plus importantes. La structuration de nos fonds fait qu’il est plus simple de s’y intéresser quand elles en sont dans les premières années de leur démarrage. »

« Il y a toujours de nouveaux fonds, mais ils sont plus spécialisés »

Pourtant, trouver les investisseurs a été plus compliqué cette année. William Carro, en charge du sourcing, prospection et relation investisseurs pour Start-up on the beach, l’affirme : « Le plus dur était de prospecter les investisseurs. Il y a toujours un facteur qu’on ne maîtrise pas qui est le « No show » (le fait que certains investisseurs ne viennent pas au final, NDLR). L’année dernière, on était sur 90 inscrits et 40% de no show, cette année plutôt sur 70, en ressenti il y en a un peu moins. » Cela pour plusieurs raisons : il y a de plus en plus d’évènements de ce genre en France donc les investisseurs sont plus demandés. Et d’autre part, pour les investisseurs comme pour les startups, « il y a toujours de nouveaux fonds, mais ils sont plutôt spécialisés. »

Innover coûte que coûte

Pour les startups présentes à ce salon, pas de manque de fonds ressenti, et quelles que soient les ambitions. « Venir à ce genre d’évènement nous permet de présenter notre projet à de potentiels investisseurs. Nous avons déjà pitché il y a 2 ans en tant que « discovery » (petits entrants, NDLR). Nous n’avons pas les mêmes besoins aujourd’hui, notre projet est plus réfléchi, indiquent Matalé Peltier et Adrien Thibodaux, cofondateurs de Ouiplant, startup basée à Rennes permettant aux chefs de cultiver leurs propres plantes aromatiques directement dans leur restaurant. Nous fonctionnons en cercles concentriques, d’où notre participation à cet évènement. »

Belkacem Teibi, Daspren ©S.Se

Belkacem Teibi, Daspren ©S.Se

Idem pour Belkacem Teibi, CEO et fondateur de Daspren, jeune startup rennaise proposant des solutions de cybersécurité fondée en 2022. « Des rendez-vous sont prévus avec des investisseurs. J’ai un calendrier assez chargé, ce dont je me réjouis. Certains investisseurs qui ne sont pas du domaine de la cybersécurité sont venus à la fin du pitch, c’est une grande marque d’intérêt. »

 

 

« Le principal c’est d’échanger avec d’éventuels partenaires, d’autres startups, d’avoir des retours »

Abdoulaye Sambe, Gigz ©S.Se

Abdoulaye Sambe, Gigz ©S.Se

Quand pour d’autres, un salon d’envergure comme Start up on the beach permet surtout de faire jouer les relations. Pour Abdoulaye Sambe, CEO et fondateur de Gigz, une solution marketing pilotée par une IA pour accélérer les ventes des entreprises du spectacle, c’est aussi l’occasion de créer du lien. « Nous accompagnons une quarantaine de festivals en France, des salles de musiques actuelles, des musées et théâtres à la rentrée… Nous sommes en plein transfert de notre siège au Poool de Rennes, d’où notre présence ici. Nous ne sommes pas vraiment focus sur la levée de fonds, le principal c’est d’échanger avec d’éventuels partenaires, d’autres startups, d’avoir des retours positifs comme négatifs, car nous avons déjà une légitimité. »

Même son de cloche pour Damien Charalabidis, directeur administratif et financier de l’entreprise Winnove Medical, créée en 2020 qui propose des solutions robotiques pour permettre aux dentistes de fabriquer des appareils de contention, dont la production est basée aussi à Rennes. « Ce type d’évènement permet surtout de discuter avec d’autres entreprises que l’on connaît déjà ou pas, dans un environnement différent. On est rentable, la levée de fonds n’est pas notre priorité, elle servira à mettre en place un modèle de franchise. »

©S.Se

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Start-up on the beach en chiffres
40 startups
80 investisseurs
230 rendez-vous individuels
12 accélérateurs
4 sponsors
1 témoignage inspirant