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Musée de la Résistance de Saint-Marcel : Ô héros de la « Petite France »

Tout juste inauguré après deux années de travaux, le musée de la Résistance de Saint-Marcel (Morbihan) dévoile ses nouveaux locaux et une muséographie exceptionnellement riche. Un lieu de mémoire qui nous rappelle combien l’engagement héroïque des résistants bretons a été essentiel à la Libération de la France. Quand la petite histoire rencontre la Grande.

©️DB-7Jours

Tristan Leroy, conservateur du Musée de la Résistance de Saint-Marcel (Morbihan)

Niché au coeur de la nature et parfaitement intégré à son environnement, le musée de la Résistance de Saint-Marcel est un édifice imposant mais d’une élégante discrétion. Comme les Résistants auxquels il rend un hommage, en somme.
Car le maquis de Saint-Marcel, situé à quelques kilomètres de Malestroit dans le Morbihan, est l’un des plus importants de Bretagne. Surnommé « La Petite France », le camp s’étend alors sur quelque 500 hectares et rassemble entre 3 000 et 4 000 combattants dont 200 parachutistes du Spécial Air Service. Ce rassemblement de toutes les composantes de la France Libre sera pourtant éphémère car il n’a lieu que du 6 au 18 juin 1944. Son objectif stratégique, décidé en très haut lieu, consiste à fixer, voire à retarder l’arrivée de renfort en Normandie.
A l’issue de cette période et d’une bataille meurtrière, les troupes allemandes anéantissent le réduit, incendient toutes les fermes alentour et détruisent le village de Saint-Marcel à 80%.

Hommage au maquis de la Nouette

« C’est une véritable Union sacrée qui a lieu à Saint-Marcel en cet été 1944. Tous les bataillons de FFI, les paras du 4ème SAS, le bureau des opérations aériennes de la France Libre, un commando interallié « Jedburgh », le commandant de l’Armée Secrète du Morbihan, Paul Chenailler, deux Délégués Militaires Régionaux (DMR) émissaires du général de Gaulle, sans oublier les agents de liaison – essentiellement des femmes – les agriculteurs et les habitants », énumère Tristan Leroy, conservateur du musée de Saint-Marcel.
La solidarité locale joue à plein et certains préfets vichystes parlent même « d’occupantophobie bretonne ». C’est cet esprit de résistance que voulait saluer Gilles Possémé, maire de Saint-Marcel dans les années 80, d’abord en consacrant une pièce de la mairie au « Maquis de la Nouette » puis en ouvrant le musée en 1984.

La solidarité locale joue à plein,
Certains préfets vichystes parlent même
« d’occupantophobie bretonne
»

Le musée obtient l’appellation officielle « Musée de France »

Après avoir été menacé de disparition, une nouvelle impulsion lui est donné en 2013 sous la houlette, notamment de la communauté de communes. Tristan Leroy est nommé conservateur,  4 millions d’euros sont investis, une rénovation totale est engagée sur 8 ans et un nouveau projet scientifique et culturel est défini. L’équipement obtient alors le soutien de l’Etat grâce à son statut de « Musée de France ». A ce jour, il est d’ailleurs le seul musée dédié à la Seconde Guerre mondiale en Bretagne à  bénéficier de cette appellation.

Le Musée de la résistance à Saint-Marcel

La réalité du maquis ressurgit

La mue est réussie. Le musée renaît grâce à l’architecte Thomas Rouyrre, la scénographe Sophie Thomas, les chargées d’inventaire et régie des collections, Marie et Clémence, les médiateurs, les chargées d’accueil… Dès le parvis, l’ambiance est plantée! Trois chênes calcinés sur pied rappellent l’âpreté et la violence de la bataille. Puis c’est l’entrée dans un autre monde, celui des objets du quotidien, des années de guerre et d’Occupation, celui des héros, des réseaux et des solidarités mais aussi de la barbarie. La progression chronologique maintient le visiteur en tension jusqu’au film montrant la réalité du maquis de Saint-Marcel. Des femmes et des hommes, souvent jeunes, qui prennent les armes en même temps que des risques insensés.

Les armes, les véhicules, les uniformes, les documents exceptionnels d’époque, les témoignages, des pièces uniques… L’immersion dans cet univers aux murs déjà trop étroits est émouvant. C’était en 1944 et pourtant. Les héros de la « Petite France » n’ont pas vieilli.

 

Le Musée de la Résistance à Saint-Marcel (Morbihan) est ouvert tous les jours, de 10h à 18h30.

 

Le musée en chiffres :

  • 1 M de visiteurs entre 1984 et 2013
  • 2 ans de travaux (2019 – 2021)
  • 4 M € investis
  • 2 000 m2 de surface totale
  • 1 000 m2 de surface muséale
  • 12 000 objets estimés constituent le fonds
  • 1 000 objets exposés
  • 5 300 scolaires chaque année
  • 30 000 visiteurs en 2022

 

 

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