Couverture du journal du 26/04/2024 Le nouveau magazine

Trecobat investit 1,5 million d’euros dans sa nouvelle usine Murébois près de Rennes

Dans un contexte compliqué pour l’immobilier, le groupe Trecobat tire son épingle du jeu et continue son ascension avec une l’agrandissement de son usine Murébois, à L’Hermitage (près de Rennes). Une extension pour créer des murs de maisons individuelles hors site et stocker le bois nécessaire à leur fabrication.

De g à d. Régis Croguennoc, directeur technique système d'informations du groupe ; Alban Boyé, président ; Nicolas Cosset, directeur industriel Murébois 35 ©S.Se7Jours

De g à d. Régis Croguennoc, directeur technique système d'informations du groupe ; Alban Boyé, président ; Nicolas Cosset, directeur industriel Murébois 35 ©S.Se7Jours

Renforcer le savoir-faire bio carbone…

À l’heure où la transition écologique prend une place primordiale dans la société, notamment avec la réglementation thermique de 2020, certains ont fait le choix de l’ancrer totalement dans leur stratégie de marché. Le groupe Trecobat a suivi cette lancée et a ainsi investi près de 1,5 million d’euros dans sa nouvelle usine Murébois, implantée à L’Hermitage (près de Rennes), financée à 50% par le CIC et 50% par la BNP. L’objectif du groupe est ainsi d’atteindre 120 000 m² par an de murs en bois grâce aux deux sites Murébois (soit 600 maisons à l’année). Avec l’agrandissement du foncier de 7 000 m² et de plus de 1 000 m² de  l’usine (en partie sur d’anciennes lignes de chemins de fer), le groupe espère un gain de productivité de 23 %. Trecobat veut d’ailleurs embaucher près de 12 personnes (menuisiers, charpentiers et bureau d’études) pour compléter l’équipe de 17 collaborateurs en place à Murébois 35 et de défendre l’emploi local.

©S.Se7Jours

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Avec ce choix du « tout bois », Trecobat fait aussi face à la pénurie d’artisans, mais aussi au coût de l’inflation des matières premières. « Le bois peut être un moyen ou une finalité. On a plein de clients qui étaient prêts à faire du bois mais qui étaient freinés parce qu’il faut l’entretenir le bardage. Le fait de faire du bois enduit permet à ces clients d’accéder au bois. On vit très bien dans une maison en bois, notamment sur les mi-saisons en Bretagne et pour le coup il n’y a pas besoin d’entretien », précise Alban Boyé, président du groupe. L’augmentation de la capacité de production Murébois 35 permettra de réaliser, en 2023, 120 maisons Trecobat green à la place de maisons équivalentes parpaing, soit 10% de la production globale de maisons individuelles du groupe (réduction de 6 à 10t de CO2 par maison). Avec un objectif : réduire ces émission d’au moins 30% d’ici à 2030. Et « tout notre bois vient de scieurs français », ajoute Nicolas Cosset, directeur industriel Murébois 35. Il faut aussi ajouter à cela un carnet de commandes fourni, dont 20 millions d’euros sur les opérations TY Cocon (maisons seniors en bois) et des collaborations avec les bailleurs sociaux.

…tout en recréant le parcours résidentiel

Malgré tout, un enjeu de taille vient troubler la bonne marche de l’entreprise. Si le groupe breton prospère avec une augmentation de 17% sur son CA (prévision pour l’année 2023), il subit une hausse de 45% des prix de matériaux, surmontée par sa solidité financière. Pour le président de Trecobat, « il faut toujours être prudent avec ce type de marché, notamment avec les dates de démarrage d’opérations. En complément de cela, l’objectif pour 2023-2024, c’est de faire en sorte que nos délais de chantier s’améliorent de 10 à 15%. On a engagé cette mutation il y a plus de trois ans. On a toujours essayé d’anticiper le volet réglementaire en en faisant une opportunité plutôt que subir une contrainte. »

©S.Se7Jours

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Car le marché est aujourd’hui bloqué. En cause : la pénurie de logements (notamment dans le social), la baisse des transactions immobilières. « Au cœur de tout cela, on ne sait plus écrire le parcours résidentiel, il est totalement grippé et pour autant c’est celui-là qui permettait une rotation dans le parc. Il faut recréer ce parcours résidentiel. Nous sommes dans un cadre réglementaire, dont on comprend la logique, mais cela vient quand même renchérir le coût du produit », termine Alban Boyé, président du groupe.

Trecobat en chiffres

– Créée en 1972 à Lanilis (près de Brest)
2 pôles industriels bois (Murébois 29 et 35)
– Présence sur 25%du marché national de la maison individuelle
1er constructeur sur le marché breton
1200 maisons construites par an (dont 150 à 200 logements sociaux)
520 employés
166 millions d’euros de CA en 2021-2022 et une progression de 17% en 2023 (prévision)