Couverture du journal du 26/04/2024 Le nouveau magazine

Ademe. Objectif : -130 millions de tonnes de carbone en 2030

L’année 2021-2022 a été « marquante » pour l’Agence de la transition écologique (Ademe), qui a accueilli son nouveau président, Sylvain Waserman. Ancrée dans le territoire breton, deux ans après avoir reçu une enveloppe de 3,7 milliards d’euros du volet Transition écologique inscrit au plan France Relance, l’amplification des démarches de transition sur le terrain est réelle. Avec une mission : passer de 400 millions de tonnes de carbone émises par les entreprises française à 270 millions.

Joëlle Colosio, directrice exécutive des territoires, Sylvain Waserman, nouveau président de l’Ademe Bretagne, Jean-Noël Guerre directeur régional et Jacqueline Roisil, directrice adjointe régionale. ©S.Se7Jours

Joëlle Colosio, directrice exécutive des territoires, Sylvain Waserman, nouveau président de l’Ademe Bretagne, Jean-Noël Guerre directeur régional et Jacqueline Roisil, directrice adjointe régionale. ©S.Se7Jours

510 opérations aidées en Bretagne en 2022, dont 129 en Ille-et-Vilaine et 103 en Morbihan. Un résultat dont l’Ademe n’est pas peu fière. « Nous sommes passés d’un budget d’une moyenne de 30-35 millions d’euros par an en 2020 à 110 millions d’euros en 2021 et à 80 en 2022. En 2023, je pense que l’on aura un budget entre les deux, sachant que le budget s’adapte à l’ampleur des projets », évoque Jacqueline Roisil, directrice adjointe régionale de l’Ademe. Alors qu’il a pris ses fonctions à la mi-juillet, Sylvain Waserman veut faire avancer les projets. Président d’entreprise, élu local, élu régional et national vice-président de l’assemblée nationale pendant 5 ans – entre autres – Sylvain Waserman a « travaillé de l’autre côté de la barrière en lien avec l’Ademe, et je me rends bien compte à quel point l’Ademe est importante, ajoute-t-il. La France, aujourd’hui, c’est 400 millions de tonnes de carbone; en 2030, il faut que ce soit 270 millions si l’on veut atteindre nos objectifs de décarbonation à terme. »

60% des aides aux entreprises

Les idées deviennent des projets, puis se concrétisent. Le plan de relance ayant apporté plus de moyens, l‘Ademe peut désormais, au-delà du budget annuel pré-établi, déployer plus de moyens pour aider davantage de projets. Et la demande côté entreprises augmente. « Nous avons inversé nos ratios ces deux dernières années : nous avons adressé 60% des aides aux entreprises alors qu’avant c’était plutôt les collectivités qui faisaient appel à nous », continue Jacqueline Roisil.
Avec un budget total en Bretagne de 80 millions d’euros, le bilan 2022 consolide la dynamique enclenchée pour les années à venir. « La nouveauté c’est que l’on a ouvert un guichet pour les PME, dont le tourisme – secteur sur lequel nous n’étions pas si présents – pour lequel il y a un accompagnement fort auprès des établissements hébergeurs, hôtels et restaurants, (mise en place de diagnostics qui balaient tout leur impact sur l‘environnement, catalogue d’aides possibles à l’investissement…). Cela a permis d’aider près de 200 entreprises à l’échelle de la Bretagne dans cette période », ajoute la directrice adjointe régionale.

Les cas de Lorient et Vannes

Ainsi, en 2022, l’Ademe a engagé 80 millions d’euros d’aides, dont 25 millions d’euros grâce au Plan Relance. Ce sont 251 opérations qui ont été aidées (lauréats d’appels à projets France Relance) à l’échelle de la Bretagne, notamment grâce à la mise en place du guichet Tremplin (aide aux entreprises pour réduire l’impact carbone), qui perdure jusqu’à fin 2023. Chaque entreprise peut prétendre à des tickets d’aides allant 5000 à 200 000 euros. Le dispositif qui facilite l’accès aux aides des TPE-PME a rencontré un véritable succès depuis sa création en janvier 2021. Le Fonds chaleur solaire thermique a été particulièrement sollicité aux côtés d’autres thématiques (bilan GES, biodéchets, récupération d’eau…). Deux projets d’ampleur ont été accompagnés par l’Ademe. « Un à Vannes et un à Lorient. Nous avons contribué à hauteur de 2 millions et demi d’euros pour Vannes et 9 millions pour Lorient. Cela concernait des projets de production d’hydrogène, allant de la production (financement d’un électrolyseur), en passant par la distribution (une ou plusieurs pompes à hydrogène), jusqu’à l’usage (des camions, des bus et surtout un bateau à Lorient). L’objectif étant d’accompagner un outil industriel complet », complète Jean-Noël Guerre, directeur régional. Avec les nouvelles aides, l’Ademe est en ordre de marche et ne compte pas faiblir. « Nous sommes le bras armé de l’État dans la transition écologique », termine le nouveau président, Sylvain Waserman.