Couverture du journal du 19/04/2024 Le nouveau magazine

COLIVING, COWORKING, UN PHÉNOMÈNE DE SOCIÉTÉ DANS L’IMMOBILIER D’ENTREPRISE

En plein développement aujourd’hui, le coworking comme le coliving sont de nouveaux modes de vie et d’organisation du travail basés sur un espace partagé mis en place dans le but de favoriser les échanges. Apparus aux États-Unis voilà déjà de nombreuses années, le coworking, comme le coliving ou le flatsharing, constituent une alternative intéressante à la solitude et à l’isolement, qui touchent aujourd’hui les jeunes générations, en proposant de grands espaces où plusieurs personnes peuvent travailler en même lieu.

Des modèles durables en quête de régime juridique !

En plein développement aujourd’hui, le coworking comme le coliving sont de nouveaux modes de vie et d’organisation du travail basés sur un espace partagé mis en place dans le but de favoriser les échanges. Apparus aux États-Unis voilà déjà de nombreuses années, le coworking, comme le coliving ou le flatsharing, constituent une alternative intéressante à la solitude et à l’isolement, qui touchent aujourd’hui les jeunes générations, en proposant de grands espaces où plusieurs personnes peuvent travailler en même lieu.

On y retrouve notamment de nombreux professionnels du web et des prestataires de services ; Cette nouvelle organisation du travail est particulièrement en phase avec les valeurs des jeunes diplômés et des auto-entrepreneurs qui apprécient ce type d’environnement. D’où son succès. A l’heure actuelle, la France figure parmi le Top 5 des pays où le coworking, le co-living et le flat-sharing sont les plus développés.

Cette tendance au partage de l’immobilier, dont le coworking, le coliving ou le flatsharing sont les concrétisations les plus récentes, s’explique en partie par une aspiration à la convivialité de plus en plus affirmée dans une société de plus en plus individualisée.

Les jeunes générations internet, qui se déplacent les yeux rivés sur leurs smartphones, ne se retrouvent plus dans le monde actuel et aspirent à partager des espaces de convivialité et de travail dans leur quotidien, tout en se mettant en scène sur les réseaux sociaux.

Sociologiquement, la société évolue. Le modèle« couple, enfant (s), stabilité professionnelle à 30 ans n’est plus d’actualité ! »

Les jeunes, qui ont des attentes de vie bien différentes que leurs aînés, aspirent davantage à l’usage des biens qu’à leur possession.

A cela s’ajoute des facteurs économiques tout aussi déterminants : crise de l’emploi et prix de l’immobilier pour ne citer que les plus cruciaux. La flambée des prix de l’immobilier qui touche aussi bien les logements individuels que les locaux d’activité, depuis le début de l’an 2000, a des répercussions très importantes sur le secteur locatif et le pouvoir d’achat. D’où la volonté de la jeune génération de « limiter les frais » en jouant la carte du partage dans l’immobilier et de la mutualisation.

Mutualiser certains espaces de vie (cuisine, salle de sport) et certains équipements informatiques est une manière, pour cette nouvelle génération de consommateurs, de répondre intelligemmentaux défis environnementaux actuels.

Internet, il faut bien le reconnaitre, facilite grandement le développement de telles pratiques.

Le coliving : des produits et des publics différents

Cet « individualisme connecté », pour reprendre une formule qui a tendance à se répandre, en est encore à ses débuts et ne fait, en réalité, l’objet d’aucune définition claire ni d’aucun régime juridique précis comme le souligne l’universitaire toulousain Laurent GROSCLAUDE, maître de conférence à l’Université Toulouse 1 Capitole.

A cela deux raisons essentielles : le peu de recul concernant cette tendance nouvelle et surtout la multiplicité des modèles offerts sur le marché (colocations, résidences-services, logements foyers…).

La destination des lieux a en effet une incidence non négligeable sur la possibilité de réaliser – ou non – une opération de coliving avec deux destinations distinctes : la destination « habitation » et la destination « commerce et activité de service ».

Le coliving n’entrant dans aucune catégorie, précise comme on peut le voir, il répond, en revanche, à plusieurs schémas de modèles juridiques possibles tels que :

Le régime de la colocation ordinaire ou de la colocation en meublé, le régime locatif du logement foyer ou celui des résidences services.

Un régime fiscal clarifié

En ce qui concerne la TVA, le régime applicable est celui de l’hôtellerie. A savoir, une TVA à 10% (article 261D du code général des impôts) sous réserve que le local concerné, meublé ou garni, soit mis à disposition à titre onéreux et de manière habituelle.

En sus de l’hébergement, l’opération doit comporter trois prestations complémentaires : le petit-déjeuner, le nettoyage des locaux, la fourniture du linge de maison et la réception de la clientèle.

Concernant les revenus encaissés par le bailleur, ils peuvent être de deux ordres :

• Revenus fonciers en cas de location nue et sans service.

• Bénéfices industriels et commerciaux dans les autres cas.

Suivant les caractéristiques de l’opération, le bailleur peut bénéficier du régime de loueur en meublé non professionnel (LMNP) permettant de déduire des revenus locatifs l’ensemble des charges afférentes au bien immobilier.

Concernant la déductibilité des sommes payées par l’usager, celle-ci n’est possible que si le bien a un usage professionnel. Ce qui est le cas lorsque l’espace loué correspond à du coworking.

En ce qui concerne la taxe d’habitation, appelée à disparaitre à partir de 2020, celle-ci est le plus souvent incluse dans le montant du loyer pour le coliving.

Le Coworking : Un véritable phénomène de société

Les centres d’affaires avaient ouvert la voie. Quelques décennies plus tard, la formule coworking est devenu un véritable phénomène dans l’immobilier d’entreprise.

Au point que les pionniers des centres d’affaires entendent bien, eux aussi, surfer sur la vague du coworking.

A l’origine de ce succès, un mot très en vogue aujourd’hui et qui fait mouche auprès des jeunes : le mot convivialité mis en avant par les promotteurs du coworking.

Il y a dix ans, ce mot était pratiquement inconnu en France. En 2019, les espaces de coworking, où travailleurs indépendants et freelances sont invités à poser leurs ordinateurs, fleurissent par dizaines dans toutes les grandes métropoles.

Pour beaucoup, le coworking fait partie de ces concepts expérimentaux qui remettent fondamentalement en question les  anciennes  formes  du  travail. « Aujourd’hui le travail se fait en réseau, par agrégation de compétences s’associant et se dissociant selon les projets, plus rapide et flexible que les structures hiérarchisées des entreprises. Le réseau remplaçant potentiellement l’entreprise ».

D’autant que les avantages ne manquent pas. Le coworking permet notamment de travailler hors de chez soi sans avoir à supporter le coût d’une location de bureau classique.

Son fonctionnement très flexible permet la réservation d’un espace pour une journée aussi bien que pour une année.

Bien équipés en mobiliers et matériels, ces es- paces, situés généralement dans des lieux faciles d’accès, disposent tous de bonnes connexions internet, recherchées prioritairement par les en- trepreneurs du web.

Fin 2016, une étude menée par le groupe Bureaux à partager (BAP), évaluait à 360 le nombre d’espaces de coworking en France. Un nombre qui devrait doubler d’ici à 2020.

Pour trouver un espace, une simple recherche internet avec « coworking + le nom de la ville » permet de trouver les offres disponibles.