Festival de La Gacilly : la photo met le cap sur l’Australie

« Depuis plus de 20 ans, le Festival Photo La Gacilly participe à la vitalité d’un territoire rural, indique Jacques Rocher, président et fondateur du Festival Photo La Gacilly. Il est reconnu aujourd’hui comme Grand événement par le département du Morbihan. Cette 21e édition s’inscrit dans la continuité éditoriale et la variété des écritures photographiques. »

Shaun, 30 ans, en route pour le campement après avoir vacciné le bétail dans la zone de parquage – d’où les blessures à ses mains dû au coups de de cornes. Il vient de l’Etat du Queensland. Issu d’une famille de trois fils, il est le seul à avoir choisi le domaine agricole. Pour lui, ce sentiment d’espace et de liberté n’a pas de prix malgré la rudesse du quotidien. Le sourire au coin des lèvres, il ajoute timidement : De toute façon, ce n’est pas comme si je savais faire autre chose. Il est nourri, logé, travaille sept jours sur sept, et en tant que chef d’équipe il gagne 230 dollars australiens par jour. Territoire du Nord, Australie, 2011. ©Viviane Dalles / Divergence

Les organisateurs indiquant en aparté que la ministre de la Culture, Rachida Dati, pourrait peut-être faire l’honneur de sa présence pour l’inauguration. Ce serait alors la première ministre de tutelle à se déplacer à la Gacilly… Une absence qui ne reflète pas la popularité de cette exposition photographique XXL, qui s’est peu à peu imposée dans l’agenda culturel départemental et national.

©DR

« Les photographes révèlent ce que nos yeux embués de noirceur parfois ne voient plus. »

Alors qu’en 2023 seule la nature était à l’honneur, l’édition 2024 renoue avec sa tradition d’hospitalité en invitant l’Australie. « Plus que jamais, les photographes révèlent ce que nos yeux embués de noirceur parfois ne voient plus : ils découvrent les joyaux insoupçonnés d’une nature fragile, ils nous mettent en garde sur les dangers qui nous guettent, ils immortalisent des éclats de vie, ils nous émeuvent par leur humanité, ils sont ces lanceurs d’alerte qui réveillent nos consciences », explique Cyril Drouhet, le commissaire des expositions du Festival.

Matthew Abbott

Les Aborigènes, les incendies, la barrière de corail… L’Australie est un géant de 7 millions de km² peuplé de 26 millions d’habitants. Des paysages magnifiques, mais aussi des enjeux environnementaux et sociaux que l’on ne connaît pas ici, aux antipodes. Le regard des photographes est donc à la fois esthétique et informationnel.

Les jeunes talents s’affichent aussi

L’exposition extérieure permettra également de découvrir, dans la série Autres regards, deux visions des USA, citadine et rurale ; des étoiles montantes de la photo comme la lauréate du prix Leïca, Alice Pallot ; Gaël Turine, lauréat 2023 du Prix photo fondation Yves Rocher, en partenariat avec Visa pour l’Image ; ou la commande photographique réalisée avec le soutien du conseil départemental du Morbihan de Sophie Zénon sur la mémoire des pierres.

« Garder espoir, mieux comprendre le monde qui nous entoure, pour mieux l’appréhender, révéler les ferments de beauté pour conserver intacte notre capacité d’émerveillement, résumait Cyril Drouhet. Ce sont les missions que notre Festival Photo La Gacilly a toujours défendues, dans les œuvres de ces artistes qui s’interrogent sur notre monde en mouvement, dans ces clichés qui révèlent une vérité belle ou cruelle. » À voir, en tout cas, les yeux grands ouverts…