Dans la région, 230 000 logements présentent une étiquette énergétique F ou G, des passoires énergétiques qui seront interdites à la location en 2025 (28 000 dans la métropole rennaise). Et c’est ainsi le marché de la rénovation qui tire le secteur, représentant désormais 53 % de l’activité des professionnels bretons (+4,2 % sur 1 an). « Une hausse plus importante sur le marché des bâtiments non résidentiels, nous sommes la région la plus dynamique sur ce marché », indique Stéphane Le Teuff, président de la Fédération française du bâtiment Bretagne. « Il y a donc urgence à accélérer leur rénovation », alerte Jean-Michel Galle, président de la FFB 35. Avant de rebondir sur la réforme de MaPrimeRénov, qui ne réjouit pas les professionnels du secteur : « Pourquoi forcer le particulier à effectuer une rénovation globale avec le recours obligatoire à un accompagnateur ? Le nombre d’acteurs agréés est insuffisant (300 environ) et freine déjà le marché. » En 2021, près de 45 000 dossiers MaPrimeRénov ont été enregistrés en Bretagne, 7 % du nombre de dossiers engagés en France.
– 30 % de maisons individuelles en 2023
L’inflation, agrémentée de l’augmentation des taux du crédit à plus de 5 %, empêche de nombreux primo accédants d’obtenir leur prêt. « Ceux qui souhaitent une maison individuelle sont les plus touchés, les conditions d’accès au prêt à taux zéro (PTZ) ont évolué fin 2023. Le dispositif a été recentré sur le collectif et les zones très tendues », ajoute Stéphane Le Teuff, entraînant l’exclusion de 90 % du territoire français du PTZ. « En 2023, la vente de maisons individuelle a chuté de 30 %. Si on ajoute le collectif, la baisse atteint les 35 %. »
62 000 salariés affectés
21 000 logements ont été mis en chantier en Bretagne sur douze mois fin novembre 2023, contre 26 365 fin novembre 2022 : 5 365 logements construits en moins entre les deux périodes, « c’est l’équivalent de ce que l’on construit sur une année dans le Finistère ou le Morbihan. Et 5 000 logements en moins, c’est 8 000 emplois en moins », souligne le président de la FFB Bretagne. Une baisse particulièrement visible dans les Côtes d’Armor (-27,8 %) et l’Ille-et-Vilaine (-27 %), qui affecte les 62 000 salariés employés dans 26 500 entreprises du Bâtiment en Bretagne.