Tout part d’un constat : une crise de recrutement de l’industrie depuis une dizaine d’années. Pour pallier ces difficultés, le Campus des métiers Fougères-Vitré industrie, l’académie de Rennes, l’enseignement catholique et des dirigeants d’entreprises locales se sont rencontrés dans les locaux de Zeiss à Fougères, fabricant de verres optique et l’un des fleurons de l’économie française de proximité. « Nous sommes entrés il y a un déjà dans une dynamique de multiacteurs », évoquait Jean-Michel Fily, inspécteur de l’académie Économie-Gestion.
À l’issue, un plan d’attaque concret. « Le but étant de promouvoir ces métiers avec différents projets. L’actualité nous a rattrapés : il y a maintenant un stage de seconde de 15 jours obligatoire (annonce du ministre de l’Éducation, Gabriel Attal, fin septembre, ndlr). Le monde industriel se propose donc d’accueillir le plus de jeunes possible pour leur faire découvrir ces métiers », évoque Benoît Fretin, président du Campus des métiers et dirigeant de YDEO, entreprise basée à Étrelles, spécialisée dans la chimie et l’agroalimentaire (6 usines en France, 700 salariés).
18 000 emplois concernés
Car les industries, ce n’est pas ce qui manque dans le territoire. La filière industrielle locale représente 18 000 emplois, soit un emploi sur trois, deux fois plus qu’en Ille et Vilaine et en Bretagne et 2 585 projets de recrutements recensés en Bretagne (source : CCI Bretagne). Raison pour laquelle Vitré communauté, Fougères agglomération, Couesnon Marches de Bretagne et Roche aux Fées communauté ont d’ailleurs candidaté à l’Élysée pour être labellisés « Territoire d’industrie ».
Concrètement, ce plan d’action se traduit par deux volets, des visites d’entreprises pour les élèves plus fréquentes et ciblées ; et des stages, « pendant lesquels l’élève découvrira tous les métiers, pas seulement un seul comme c’était le cas pendant certains stages. Ce sera un parcours initiatique, l’idée c’est qu’il ne soit plus observateur mais acteur », continue Benoît Fretin.
Pour chaque candidat, un questionnaire ciblé sera ainsi proposé. Et pour candidater, « il faut oser entrer en contact avec les entreprises. Il y a de la place dans l’industrie, ce n’est pas un milieu fermé ! » Un domaine avec de nombreuses perspectives d’évolution, offrant « la relocalisation et l’écologie », termine Benoît Fretin.