« Akawaba ! » L’ambassadeur Maurice Kouakou Bandaman souhaite la bienvenue à la vingtaine de cadres d’entreprises venus à sa rencontre. Quelques instants plus tôt, la délégation ivoirienne a été accueillie par Stéphane Perrin-Sarzier, vice-président Europe et International à la Région Bretagne, dans le nouveau bâtiment qui accueille désormais 600 agents du conseil régional dans le quartier d’Atalante à Rennes.
« Nous, les usines ne nous gênent pas »
L’officiel ivoirien affiche la couleur sans détour, il veut attirer de nouveaux investisseurs dans son pays.
« La Côte d’Ivoire est le premier producteur de cacao et de noix de cajou au monde, le troisième en café, le premier en Afrique en caoutchouc et huile de palme. La Bretagne est connue pour être une grande région agro-industrielle. Pourtant, il n’y a pas d’entreprise bretonne, ni française, qui transforme du cacao ou du café chez nous. Est-ce que la France n’est pas intéressée par cette manne financière ? Nous, les usines ne nous gênent pas. »
La Côte d’Ivoire est le premier producteur de cacao et de noix de cajou au monde, le troisième en café, le premier en Afrique en caoutchouc et huile de palme.
La Côte d’Ivoire reste une économie primaire avec une faible industrialisation. Le pays a identifié le renfort de sa chaîne de transformation de matières premières comme un point clé de son développement.
« Nous avons des besoins réels en production animale et halieutique, en agriculture, en formation agricole par exemple. Nos besoins en logements sont également considérables : 150 000 logements sociaux d’ici à 2025, des lotissements, des bâtiments administratifs. »
Opération séduction
Pour convaincre, l’ambassadeur met en avant la projection de croissance 2023 à 7,2%, la position de hub de l’Afrique de l’Ouest, l’existence de zones franches et zones économiques spéciales, l’appartenance à l’UEMOA*, « un euro investi rayonne sur toute la région », et les facilités administratives, « la création d’une société se fait en 24 h pour un coût de 23 euros. »
« La stabilité politique et monétaire du pays est un atout pour les investisseurs », glisse Annie Berthelot, directrice générale de BCI.
Dans la salle, des représentants de la distillerie morbihannaise Heroult, de la banque Delubac, Rennes School of Business, MG2MIX, Gelec Energy (entre autres) sont présents.
En fin de rencontre, deux interventions : Mustapha El Kettab, directeur adjoint du Centre européen de formation continue maritime (CEFCM) affiche sa disponibilité pour échanger sur les sujets de formation. Quant à Anne-Marie Quéméner, commissaire générale du SPACE, elle interroge : « Quelle aide pouvons-nous vous apporter en structuration de la formation? Quel avantage présentent les entreprises françaises par rapport à d’autres pays ? » Des discussions devraient se poursuivre entre l’ambassade et le salon agricole.
La stabilité politique et monétaire du pays est un atout pour les investisseurs
Quelques chiffres sur la Côte d’Ivoire communiqués par l’ambassade
– La population est de 28 millions d’habitants
– L’agriculture représente 22% du PIB (28% du PIB en 2018 selon le ministère de l’Agriculture français), 60% de terres arables
– 850 entreprises françaises basées dans le pays : 25% du PIB et 30% de l’emploi privé
– La France est le troisième pays fournisseur, entre le Nigéria et l’Inde, et le 4e pays client
* Union économique et monétaire ouest-africaine (8 pays)