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Les commerçants de La route du Meuble interpellent les élus

Les commerçants de l’association de La Route du Meuble et des Loisirs s’estiment victimes d’un dénigrement injuste de la part de plusieurs instances du Pays de Rennes. Pour y mettre fin, ils émettent un certain nombre de vœux concernant la nouvelle année 2020. Des vœux d’abord adressés aux élus et futurs élus qui vont solliciter les suffrages des électeurs au printemps prochain.

Les commerçants de l’association de La Route du Meuble et des Loisirs s’estiment victimes d’un dénigrement injuste de la part de plusieurs instances du Pays de Rennes. Pour y mettre fin, ils émettent un certain nombre de vœux concernant la nouvelle année 2020. Des vœux d’abord adressés aux élus et futurs élus qui vont solliciter les suffrages des électeurs au printemps prochain.

Dans différents documents émanant d’instances du Pays de Rennes (rapport de l’agence d’urbanisme Audiar, OAP de La Route du Meuble, SCoT du Pays de Rennes, projet de PLUi de Rennes Métropole…), il est préconisé le déménagement et le transfert de commerces de La Route du Meuble vers d’autres centres commerciaux : les plus petits vers la zone Rennes-Nord (intra-rocade, entre Grand Quartier et Leclerc Saint-Grégoire) pourtant déjà très engorgée, les plus grands vers la zone de Cap Malo. Selon l’association de La Route du Meuble présidée par Godefroy Morel, les séquences les plus ciblées dans ces documents sont celles de la Bécassière en Montgermont, de la Brosse en Saint-Grégoire et La Chapelle-des-Fougeretz, ainsi que celle du Haut-Danté dans cette dernière commune.

Refuser le déménagement des commerces

En cohérence avec ces préconisations, le projet de PLUi de Rennes Métropole (adopté fin décembre) n’autorisait plus la sous-destination « artisanat et commerce de détail » dans ces différentes zones qui pourtant, note l’association, « comportent de belles enseignes avec des magasins largement rénovés et mis aux normes les plus actuelles ». L’objectif de de Rennes Métropole, poursuit l’association de commerçants, « est d’engager une mutation de ces séquences de La Route du Meuble vers de l’habitat collectif qui remplacerait à terme les commerces existants, y compris en bordure immédiate de l’axe routier actuel ».

On ne s’étonnera pas que l’association de La Route du Meuble « s’élève avec la plus grande fermeté contre ces dispositions qui auront, selon elle, pour résultat de privilégier les grands centres commerciaux intégrés souvent pilotés par des « foncières » parisiennes dont les loyers sont très élevés ». La Route du Meuble demande aux élus d’amender ces orientations, d’assurer la pérennité de ses commerces et de prendre en compte la spécificité de son axe accessible, dit-elle, à de jeunes entrepreneurs régionaux grâce à des loyers et des coûts d’exploitation beaucoup plus modérés.

Elle a formulé ses observations au printemps 2019 lors de l’enquête publique concernant le projet de PLUi de Rennes Métropole. A cette occasion, elle a souligné l’absence de cohérence entre ce projet et celui du Val d’Ille-Aubigné, l’autre intercommunalité concernée par La Route du Meuble, laquelle est favorable au maintien et au développement des commerces sur son axe. A cet égard, l’association des commerçants de La Route du Meuble fait sienne la question posée par la commission d’enquête publique du projet de PLUi par Rennes Métropole : «  comment expliquez-vous qu’alors même que les deux EPCI sont couverts par le même SCoT, le PLUi de Rennes Métropole vise à interdire l’activité commerciale dans plusieurs emprises où celle-ci se développe jusqu’à ce jour, alors que dans le même temps, le projet de PLUi du Val d’Ille-Aubigné vise à conforter l’activité commerciale des pôles de La Route du Meuble en y autorisant la destination « artisanat et commerce de détail » ?

Dans ce local à l’enseigne Centrakor qui y exploite 4000 m² de surface de vente, il subsiste près de 1200 m² inoccupés. Fin octobre 2019, plusieurs instances du Pays de Rennes membres de la Commission départementale d’aménagement commercial (CDAC), ont refusé la transformation de cet entrepôt de stockage en surface de vente.

Autoriser la requalification de locaux existants

La Route du Meuble déplore également que « dans leur volonté de brider voire de « casser » La Route du Meuble, certains élus vont même jusqu’à interdire la création de surfaces commerciales dans des locaux existants non utilisés et pourtant attenants à des magasins déjà en place ». Ce faisant, dit-elle, ils vont à l’encontre de textes qu’ils ont eux-mêmes votés et adoptés, comme par exemple, le projet de PLUi de Rennes Métropole qui autorise « les extensions des constructions existantes, même si la destination n’est pas autorisée dans les tableaux déclinés par zone… ».

A cet égard, La Route du Meuble considère que le refus le 24 octobre 2019 par la Commission départementale d’aménagement commercial (CDAC) d’Ille et Vilaine d’autoriser la transformation en surface de vente d’une partie de l’ancien dépôt « Fly », est exemplaire.
Ce refus qui a été acté par les représentants actuels des présidents de Rennes Métropole, du SCoT du Pays de Rennes, du Conseil départemental…, contre l’avis du maire de La Chapelle-des-Fougeretz, est incompréhensible, souligne l’association. Ces élus qui ont refusé l’octroi de la CDAC, estiment dans leurs attendus que « ce projet est de nature à renforcer l’attractivité commerciale de la ZA du Haut Danté au détriment du développement du secteur de Beaucé ». Or, fait observer l’association, ce secteur commercial de Beaucé qui est programmé de longue date, ne s’est pas encore concrétisé. Il n’existe donc pas !

Ce projet d’une surface de vente de moins de 1200 m² (dans le même bâtiment que l’actuel magasin Centrakor), aurait permis, pointe l’association, de requalifier une construction existante sans consommer de surfaces foncières nouvelles dans la mesure où, en plus, son parc de stationnement aurait été mutualisé avec celui du magasin Centrakor. Alors qu’ils cautionnent par leur vote le maintien en place d’une friche, les élus assurent que « le projet n’apporte pas de réelle amélioration à l’ensemble commercial existant ». « Comprenne qui pourra ! », s’exclame le président Morel.

Enfin, note le président des commerçants, le porteur du projet avait l’intention d’exploiter cette surface de vente dans le secteur de l’équipement de la maison sous l’enseigne Habufa, à l’origine entre autres de la marque mondialement connue H & H. Une marque de meubles qui, encore récemment, s’affichait dans un magasin de la zone Décoparc au tout début de La Route du Meuble. Il s’agissait donc, pour partie, d’un transfert d’activité…

 

La Route du Meuble doit être considérée comme « un axe commercial de destination », notamment dans le secteur de l’équipement de la maison, indiquent ses dirigeants. Avec par exemple, une offre très large dans le domaine des cuisines et des dressings.

Communiquer avec de vrais chiffres d’activité

« A plusieurs reprises ces dernières années, les instances du Pays de Rennes ont diffusé des chiffres erronés concernant l’activité de La Route du Meuble », poursuit le président de l’association. « Ainsi, le SCoT annonce pour notre axe seulement 56 500 m² de surfaces de vente, alors que nous en totalisons plus de 130 000 m², soit l’une des plus grandes propositions commerciales de la région ! ».

Au total, dit-il, La Route du Meuble, ce sont plus de 160 magasins et enseignes sur huit kms pour un bon millier d’emplois. En outre, selon les informations diffusées notamment à partir d’une étude du cabinet AID, le chiffre d’affaires des commerces de La Route du Meuble ne serait que de 63 millions d’euros, alors qu’il est en fait supérieur à 200 millions d’euros, indique le président de l’association.

Pour Godefroy Morel, « cette désinformation est grave dans la mesure où elle induit en erreur nombre d’élus qui alors, ne mesurent pas exactement le poids économique réel de La Route du Meuble, et prennent des décisions de transferts d’activité dont la faisabilité n’est pas du tout garantie ».

Au lieu de se livrer à « une critique trop souvent systématique de son axe » selon elle, l’association de commerçants invite les instances élues de Rennes Métropole à accompagner la poursuite de la requalification de certaines séquences de La Route du Meuble. Notamment dans la traversée des communes de Montgermont (La Bécassière) et de Saint-Grégoire (La Brosse)…

L’objectif pourrait être, avance l’association, « une plus grande homogénéité et qualité architecturale des fronts commerciaux bâtis, des parkings liés et mutualisés, des espaces verts permettant un accompagnement paysager plus actuel… »

Déjà, constate le président Morel, plusieurs enseignes nationales et régionales (une quarantaine en quatre ans) ont entrepris d’importants investissements qui ont permis de relooker et de moderniser nombre de magasins. Et il est convaincu que cette requalification en quelque sorte « privée » peut être amplifiée par des initiatives prises par les collectivités territoriales et visant à améliorer, par exemple, l’aménagement des terrains du domaine public qui est de leur ressort. Encore faut-il cependant que ces mêmes collectivités ne mettent pas des bâtons dans les roues à ces initiatives en refusant, dit-il, l’octroi de nouvelles surfaces commerciales avec CDAC lors de projets d’extension ou de requalification de locaux existants.

 

Faciliter la desserte en modes « doux»

Fin octobre 2019, la Commission départementale d’aménagement commercial (CDAC) a considéré que la zone du Haut-Danté où se situe l’enseigne Centrakor, est mal desservie « par les transports collectifs et les modes doux ». Aussi, l’association de La Route du Meuble qui s’est très tôt investie dans le projet BMA (Bretagne mobilité augmentée), appelle de ses vœux des investissements publics permettant de progresser dans le domaine des nouvelles mobilités. Avec par exemple :
Une fréquence plus élevée des transports en commun et plus de parkings dédiés aux bus de Rennes Métropole et du département d’Ille-et-Vilaine ; une meilleure signalétique et information sur ces alternatives à la voiture individuelle.
Des pistes cyclables permettant la circulation des deux roues en toute sécurité tout au long de son axe, ce qui n’est pas le cas actuellement à plusieurs endroits de la D 637, comme par exemple à la hauteur de Mongerval.
Des aménagements permettant la traversée de La Route du Meuble par les piétons en toute sécurité. Par exemple, entre les magasins BUT (situé en Melesse) et Conforama / Centrakor (situés en La Chapelle-des-Fougeretz). « Les collectivités locales doivent se concerter avec La Route du Meuble pour trouver des solutions pérennes assurant une traversée piétonne sécurisée de notre axe », propose le président Morel.
Au passage, La Route du Meuble fait observer que l’un de ses adhérents, logisticien, étudie la création d’une plate-forme d’éclatement permettant la réception des véhicules gros porteurs puis la livraison au dernier km avec des véhicules décarbonés adaptés à la circulation en ville.

Un axe commercial de « destination »

Fort d’un taux de notoriété incomparable de 93 % (source Precom/TNS), La Route du Meuble est connue et reconnue dans tout le grand Ouest, rappelle son président. Les élus doivent prendre en compte le fait qu’elle est devenue « un axe commercial de destination », où l’on se rend pour construire ou équiper tout ou partie de son habitat. Elle s’est affirmée comme la Route de l’équipement de la maison et plus récemment des moyens de déplacement.
Désormais, outre les meubles, salons et literie, La Route du Meuble, c’est aussi et entre autres :
La Route de la construction et de l’habitation.
La Route des portails et fermetures, des parquets, des cuisines et dressings, de l’électro-ménager/TV.
La Route des cheminées, poêles à bois et barbecues.
La Route des articles de décoration.
La Route des loisirs (sport, santé, SPA, piscines…)…
La Route des autos, motos, vélos et du caravaning.

Pour 2020, La Route du Meuble émet le vœu que « les élus et futurs élus du Pays de Rennes reconnaissent pleinement l’intérêt de sa voie commerciale unique, déconcentrée et facilement accessible, et lui attribuent un zonage spécifique garant de l’engagement de ses commerçants à améliorer encore le cadre de leur activité, en étroite collaboration avec les collectivités territoriales dont elle contribue fortement à la vitalité ». G. Le Boucher

La Route du Meuble
Fiche d’identité

– Nom : Association de La Route du Meuble, des Loisirs et du Cadre de vie
– Association loi 1901 créée en 2001, présidée par Godefroy Morel épaulé par un bureau de onze membres et quatre conseillers.
– La Route du Meuble est l’un des administrateurs de l’Union du commerce du Pays de Rennes. Elle est aussi membre du Conseil de développement de Rennes Métropole (Codev) ainsi que du Business Club « Destination Rennes ».
– Pôle commercial majeur d’influence départementale, cet axe comprend cinq zones bien identifiées : La Bégassière / Décoparc, La Brosse, Confortland / Le Haut-Danté, La Bourdonnais / Montgerval, Beauséjour.
– Ce pôle s’étend sur huit km le long de la RD 637, traverse cinq communes : Montgermont, Saint-Grégoire, La Chapelle-des-Fougeretz, La Mézière et Melesse. Il dépend de deux intercommunalités EPCI : Rennes Métropole et Val d’Ille-Aubigné.
– Zone de chalandise : 610 000 habitants.
– Surfaces totales de vente : 130 000 m². Au total, 160 enseignes commerciales directement liées au secteur de l’ameublement, de la décoration, de l’équipement de la maison, des loisirs, et des moyens de déplacements. Et 140 entreprises autres identifiées comme des commerces de gros/entrepôts/ateliers d’artisans. Outre l’important potentiel commercial et artisanal lié à cet ensemble exceptionnel d’entreprises, l’activité de La Route du Meuble a une incidence directe sur la vitalité des centres bourgs des différentes communes traversées par son axe.
– Plus de 1000 emplois directs et indirects.
– Flux annuel de véhicules : 2,3 millions.
– Taux de notoriété : 93 % dans le bassin de Rennes (source Précom TNS / Sofres).
– Dynamisme dans le secteur de l’équipement de la maison et de l’automobile : une quarantaine d’ouvertures d’enseignes sur les 40 derniers mois.
– Actions de mutualisation : communication dans tous types de médias, signalétique spécifique sur les axes routiers…
– Actions de services aux adhérents : ressources humaines, prestations type « comités d’entreprise » à l’intention des salariés, participation aux opérations concernant les nouvelles mobilités, l’économie circulaire…