Couverture du journal du 19/04/2024 Le nouveau magazine

« Madame Artisanat » : Karine Guérin, coup de coeur national

La troisième édition du Prix Madame Artisanat récompense les femmes artisans, elles sont 800 000 en France. Karine Guérin à la tête du Fournil de Féwen à Tinténiac, a reçu le prix coup de cœur des mains de la ministre Nadine Moreno. Rencontre.

L’équipe du Fournil de Féwen, Karine Guérin au centre.

L’équipe du Fournil de Féwen, Karine Guérin au centre. ©MarianneBarthelemy_slowphotographie

Cela fait 10 ans que l’aventure en boulangerie-pâtisserie a commencé pour Karine Guérin. Avant cela elle a eu d’autres vies*, dont 6 années en Angleterre où elle a puisé ce sens de l’entrepreneuriat et du management. Car si Karine Guérin transmet le goût pour les bons produits (le pain bio et 100 % levain naturel) elle impulse aussi le sens du travail bien fait et les valeurs de cohésion. Elle a décroché le prix Coup de coeur Madame Artisanat, parmi quelque 280 dossiers de candidature reçus de l’ensemble des CMA régionales.

L’aventure Fournil Féwen

À 35 ans, Karine Guérin passe les deux CAP Boulangerie et Pâtisserie à la Faculté des métiers de Ker Lann. « Ensuite je fais 3 mois aux Thermes Marins de Saint-Malo comme tourier, à préparer les pâtes et les feuilletés. Et puis en 2012, Pascal Cadot, un des pionniers de la boulangerie bio sur Rennes, vend son affaire… c’est exactement ce que je cherche alors je reprends l’activité ! » se remémore Karine Guérin.

Ce fournil dans le quartier Saint-Hélier alimente les bio-Coop. Très vite le lieu devient trop étroit, en 2015 elle reprend un fournil à Tinténiac. « Biocoop, épicerie, restaurant, école… aujourd’hui nous avons une trentaine de clients, on rayonne sur la région de Rennes, de Saint-Malo & Dinard, de Vitré. On fait aussi de la vente directe à Tinténiac et au marché des Lices de Rennes. » Et si l’aventure a commencé seule, aujourd’hui, elle compte 10 employés. « Ils sont intégrés dans l’organisation du Founil Féwen, leur avis compte ! L’un d’eux a proposé un jour d’accueillir une apprentie atteinte de surdité, elle est restée 2 ans dans l’entreprise. Eh bien, vous savez quoi, on a tous suivi des cours de langue des signes avec l’association Urapeda à Rennes. »

*Son parcours

Se forme en hôtellerie dès le lycée à Châteaubriant puis à Rennes (Louis Guilloux). Travaille dans la restauration en région nantaise, se forme en commerce international et part à 26 ans à Londres en Angleterre. « Au bout de 2 mois dans une boulangerie-pâtisserie, je deviens manager, ça va très vite là-bas ! » Elle travaille ensuite comme commerciale pour un fournisseur de produits alimentaires français haut de gamme. Puis auprès d’un pâtissier français qui fournit les compagnies aérienne ou encore les garden-partys de la reine… Après 6 ans à Londres, elle rentre en France.