Couverture du journal du 26/04/2024 Le nouveau magazine

Or Fecit, l’art de la dorure sur bois

Après avoir incarné le savoir-faire français en tant que doreur sur bois à Washingthon D.C et en Suisse, Damien Lepage a créé son atelier de conservation-restauration d’œuvres en bois doré, Or Fecit, à Vezin-le-Coquet (35). Portrait d’artiste.

Damien Lepage ©DR

Damien Lepage ©DR

Damien Lepage, quadragénaire breton, sait redonner de l’éclat aux objets. Il faut dire que c’est un passionné et expert dans son domaine. Pour comprendre cet amour du beau, il faut remonter le temps. Titulaire d’une licence en histoire de l’art et d’un CAP doreur sur bois-ornemaniste obtenu à l’atelier Maury Paris, il a notamment commencé par contribuer à des chantiers prestigieux au Château de Versailles (salle à manger de Louis XV et garde-robe de Louis XVI). En 2007, alors lauréat du Prix Watin organisé par l’Institut national des métiers d’art, l’artiste décide
de se diriger vers les États-Unis, où il exerce quelques temps dans l’atelier du doreur américain William Adair, à la capitale américaine. Fort de cette expérience, il y retourne l’année suivante, pour dispenser une formation de reparure aux membres de la Society of Gilders.
L’artiste devient un ambassadeur du savoir-faire français outre-Atlantique. De retour en France, il intègre, en 2009, l’atelier Encadrement-dorure du musée du Louvre, pour y rester 7 ans en tant que technicien d’art, spécialité cadres. Un temps riche qui le mène à l’écriture d’un article sur les bordures de François-Charles Buteux, sculpteur des Bâtiments du Roi au XVIII siècle, publié en 2016, dans Cahiers d’Histoire de l’Art.

« Faire découvrir le cadre »

Breton dans l’âme, Damien Lepage est de retour dans la région en 2017 et crée son propre atelier de conservation-restauration d’œuvres en bois doré, Or Fecit, spécialisé dans les bois dorés anciens. « J’ai eu le privilège de participer à des chantiers fascinants en Suisse et en région parisienne, d’apprendre et de partager différentes techniques aux États-Unis. J’applique aujourd’hui ce savoir-faire au profit de mes clients bretons. » Aujourd’hui, l’artiste est en relation avec de nombreux musées, comme le musée d’Histoire de Saint-Malo, le musée de Dinan, et les musées des beaux-arts de Rennes et de Vannes. Dernièrement, il a ainsi restauré le cadre du portrait de Chateaubriand par Girodet pour le musée d’Histoire de Saint-Malo.Et cela se ressent sur son chiffre d’affaires, qui a été multiplié par cinq en trois ans. « Qu’il s’agisse d’un projet pour un musée ou pour le salon d’un particulier, j’accorde la même importance à la déontologie de la conservation-restauration afin de respecter l’intégrité des œuvres. » Pour l’avenir ? « Les cadres ne sont pas connus du grand public, voire même des conservateurs de musées. Je voudrais proposer des formations pour le faire découvrir », termine l’artiste.