Couverture du journal du 10/05/2024 Le nouveau magazine

Port de Lorient : Le savoir-faire s’exporte à Oman

Vainqueurs d'un appel d'offres lancé en 2020 par le sultanat d'Oman, les Lorientais à la tête de la SAS Ker'Oman, Maurice Benoish, Louis Le Bourlout et Freddie Follezou, sont maîtres d'œuvre du futur port de Duqm. Un projet d'une très grande ambition et près de 350 M€ d'investissements

Nabil Al Bimani, directeur opérationnel de Fisheries Development of Oman, le directeur du port de Duqm et Maurice Benoish, à la tête de la SAS Ker'Oman présentent le projet aux entreprises lorientaises ©7J-DB

Nabil Al Bimani, directeur opérationnel de Fisheries Development of Oman, le directeur du port de Duqm et Maurice Benoish, à la tête de la SAS Ker'Oman présentent le projet aux entreprises lorientaises ©7J-DB

« Avec ce projet, nos volumes pêchés pourraient atteindre 1 million de tonnes par an, contre 350 000 aujourd’hui. C’est pour y parvenir que nous avons fait appel au savoir-faire historique de Lorient », explique Nabil Al Bimani, directeur opérationnel de Fisheries Development of Oman, une structure créée par le ministère de l’Agriculture local et le fonds Oman Investment Authority,. « Les objectifs d’Oman Vision 2040, visent à développer l’énorme potentiel du secteur de la pêche, conformément aux normes internationales, à le transformer en un secteur rentable et écologiquement durable. »

Les 100 ans d’expériences lorientaises

Le port actuel de Duqm (Oman)

Le port actuel de Duqm (Oman)

En décembre 2020, naissait le consortium franco-omanais pour l’exploitation du port de Duqm (prononcer Douqoum, NDLR), une petite ville côtière située à 500 kilomètres au sud de Mascate, la capitale d’Oman. Depuis, la SAS Ker’Oman créée par les Lorientais, Maurice Benoish, Louis Le Bourlout et Freddie Follezou, travaillent à concevoir ce port de pêche, moderne et respectueux de l’environnement. « Nous partons d’une feuille blanche, s’enthousiasme Maurice Benoish, nous pouvons donc apporter tout notre savoir-faire et notre expertise dans les meilleures conditions. En 100 ans, à Lorient, nous avons eu l’expérience de toutes les problématiques et nous comptons bien la mettre à profit pour concevoir un projet high-tech qui va du bateau à l’assiette. »

350 M€ pour un port de 250 ha

Le projet d'aménagement du futur port de pêche

Le projet d’aménagement du futur port de pêche

À Duqm, tout est à construire. La pêche est à l’heure actuelle majoritairement artisanale et les pêcheurs débarquent encore à même les plages. On comprend mieux l’ampleur pharaonique du projet : 350 millions d’euros d’investissements, conception d’un port de 250 hectares (5,5 ha à Lorient), implantation d’un dock flottant de 5 000 tonnes, d’un élévateur à bateaux de 400 tonnes, d’une gigantesque zone de fret, de froid, de mareyage et de transformation… « Après seulement 2 ans de conception, nous pouvons d’ores et déjà dire que Duqm sera l’un des plus grands, plus efficients et plus attractifs ports de la région, se réjouit Nabil Al Bimani. Les flottes actuelles sont en forte demande de ce type d’équipement. »

« un projet high-tech global, qui va du bateau à l’assiette »

Un partenariat signé pour 28 ans

Pour voir toutes les technologies halieutiques – qui ont fait leurs preuves à Lorient – émerger dans l’océan Indien, il faudra attendre 2024-2025. D’ici là, les Omanais invitent toutes les entreprises à investir dans cette future zone franche, comptant des exonérations fiscales et douanières ainsi qu’une absence de restrictions aux investissements directs étrangers. Si le partenariat a été signé pour une durée de 28 ans, les entrepreneurs français pourraient plus rapidement arriver à bon port.

Duqm, le grand projet phare d’Oman

Le projet de la Zone économique spéciale de Duqm (ZESD) est une illustration des possibilités offertes par Oman aux investisseurs privés, omanais et étrangers. Il bénéficie d’une localisation stratégique, situé sur les routes maritimes internationales et hors du détroit d’Ormuz, à proximité des marchés asiatiques ainsi que de ceux des pays du Golfe, riches en pétrole et en gaz. La ZESD s’avance d’ores et déjà comme un véritable « hub » international.