Couverture du journal du 26/04/2024 Le nouveau magazine

Réindustrialisation : une centaine de projets en Ille-et-Vilaine

Le préfet de la région Bretagne et d’Ille-et-Vilaine, Emmanuel Berthier, a fait le point sur les moyens importants de l’État pour porter la réindustrialisation, notamment en Bretagne, via France 2030. Une centaine de projets d’implantations industriels est ainsi recensée sur le seul département d’Ille-et-Vilaine.

Préfecture de Région ©LM_7Jours

« Pour porter la réindustrialisation en Bretagne, nous avons besoin de recenser et de mobiliser le foncier disponible, avec les EPCI. Le travail est en cours, et d’ici à la fin d’année une cartographie sera établie, » indique Emmanuel Berthier, préfet de la région Bretagne et d’Ille-et-Vilaine. « Nous comptabilisons une centaine de projets de toute taille – et hors EnR (énergies renouvelables) dans le département d’Ille-et-Vilaine. »

L’objectif de la préfecture est ainsi de suivre tous ces projets d’implantations industriels, d’aider les entreprises à consolider leur dossier, en lien avec la CCI, « et de passer d’un délai de 17 mois en moyenne à 9 mois pour l’instruction des dossiers, au niveau administratif. »

Décarboner l’industrie

« La décarbonation de l’industrie est nécessaire, elle représente 18% des émissions de CO2 », a rappelé le préfet. Le gouvernement a fixé le cap de son plan de réindustrialisation afin de développer l’industrie vers 5 technologies « vertes » : éoliennes, panneaux photovoltaïques et pompes à chaleur, batterie électrique, hydrogène vert… « Tout en limitant l’artificialisation des sols, et la ressource en eau ! »
« Des moyens importants ont été apportés », rappelle Paul-Marie Claudon, secrétaire général de la préfecture d’Ille-et-Vilaine, sous-préfet France 2030 et référent pour la réindustrialisation en Bretagne. Ce sont 54 milliards d’euros mobilisés en France sur cette mandature avec France 2030, dont 30 millions d’euros pour la Bretagne, via le Secrétariat général pour l’investissement (SGPI) et les divers appels à projets. Sur le département d’Ille-et-Vilaine, il y a déjà 132 millions d’euros investis pour une cinquantaine de bénéficiaires (entreprises, centres de formation, collectivités). »

Rebond à Redon

« Une expérimentation est lancée sur Redon Agglomération, lauréat de l’appel à projets Rebond Industriel, indique le préfet, avec comme axe la transition du secteur de l’automobile. Une subvention 1,5 millions d’euros a été attribuée. Sur ce secteur, le taux de chômage est le plus élevé du département, à 6,8% . Un territoire tourné vers la sous-traitance mécanique, qui connait de fortes transitions. Il peut, par exemple, y avoir de la diversification d’activités, avec des panneaux photovoltaïques ».
Repérer les projets d’investissement, les faire accompagner par Bpifrance (crédit à l’ingénierie, prêts, avances remboursables), il s’agit d’un travail sur 1 an, avec comme objectif de soutenir la redynamisation de ce territoire.
À ce jour, 16 entreprises ont été rencontrées et 34 projets d’investissement identifiés.

Eau & industrie

Le préfet a souhaité rappeler que sur le département, le monde économique ne représente que 18% de la consommation d’eau, 75% étant imputé aux particuliers, et le reste au monde agricole.
C’est notamment l’industrie agroalimentaire qui a besoin d’eau, utilisant bien souvent l’eau potable. « L’an passé, lorsqu’il y a eu les alertes maximums de restriction d’eau, les entreprises ont dû faire 25% d’économie d’eau, ou définir un plan d’action. Ce qui a été fait, aussi certaines sont prêtes à engager leur plan d’action, rappelle Paul-Marie Claudon.Il faut être en capacité de récupérer les eaux et les réinjecter dans le process industriel. On attend des décrets, les industriels bretons sont prêts à faire des expérimentations. L’ABEA est partie prenante des discussions. Revoir ces process nécessite des investissements lourds, mais ce sont des gains significatifs pour les années à suivre. Une révision de la tarification de l’eau pour les grands consommateurs est aussi dans les tuyaux, pour les inciter à faire des économies. Un sujet dont les syndicats de production d’eau se sont emparés. »