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Sultanat d’Oman, « terre d’opportunités pour les entreprises bretonnes »

Les hydrocarbures constituent 35% du PIB du sultanat d’Oman, situé au sud de la péninsule arabique. Anticipant un monde sans pétrole, l’objectif du régime omanais serait de passer à 10%. C’est pourquoi il bâtit une stratégie de diversification économique, en s’appuyant sur des savoir-faire étrangers. D’après Lionel Rabin, président - fondateur du cabinet Haltiqa, les entreprises bretonnes ont une place à prendre dans la construction de cette mutation. Success story à l’appui avec la collaboration entre les ports de Lorient et Duqm.

Le port de Duqm bénéficie de l’expertise bretonne pour son développement. ©Haltiqa

Le port de Duqm bénéficie de l’expertise bretonne pour son développement. ©Haltiqa

Pour être moins dépendant du pétrole et du gaz qui représente 75% de sa richesse, le sultanat de 4,8 millions d’habitants a mis sur pied le plan « Vision 2040 » pour penser le monde après-pétrole. Lionel Rabin, président – fondateur du cabinet Haltiqa, est venu présenter aux adhérents du World Trade Center de Rennes les opportunités commerciales qu’offre l’ancienne colonie britannique dans ce contexte de transition.

Les atouts selon l’ambassadrice de France à Oman

Dans une vidéo diffusée lors de l’événement, l’ambassadrice de France à Oman, Véronique Aulagnon, fait valoir les atouts du pays :
– Une position géographique de carrefour stratégique et économique puisque le pays participe, avec le détroit d’Ormuz, à la gestion des voies d’accès du Golfe vers l’océan Indien et donc vers le sous-continent indien;
– Le rôle de médiateur régional d’Oman qu’elle présente comme un « artisan de la stabilité de la zone »;
– Un accord de libre-échange avec les États-Unis et un accord avec l’Inde, important partenaire commercial d’Oman.

Les secteurs d’opportunités pour les Bretons

De gauche à droite : Joël Batard, directeur du développement France Haltiqa et maire de Pordic; Haitham Al Maalaw, premier conseiller de l’ambassade d’Oman en France; Lionel Rabin, président d’Haltiqa et ancien directeur général d’Air Products Moyen-Orient.

De g. à dr. : Joël Batard, directeur du développement France Haltiqa et maire de Pordic; Haitham Al Maalaw, premier conseiller de l’ambassade d’Oman en France; Lionel Rabin, président d’Haltiqa et ancien directeur général d’Air Products Moyen-Orient.

Oman Vision 2040 apparaît comme une étape charnière pour le pays. Le projet se définit comme une feuille de route pour surmonter les changements mondiaux et stimuler la compétitivité économique du pays. Le programme a défini des priorités nationales qui sonnent comme autant d’opportunités commerciales pour des entreprises bretonnes qui s’exportent. « L’approche doit toujours être faite avec le transfert du savoir-faire, ce sont des partenariats de long terme », précise Lionel Rabbin qui s’attèle à faire se rencontrer les besoins omanais et les entreprises françaises.

Énergies renouvelables
Le pays entend mener une stratégie que le patron d’Haltiqa définit comme « volontariste, notamment sur l’hydrogène vert », précisant qu’il « est l’un des rares endroits au monde où l’hydrogène vert peut être produit au même prix que l’hydrogène carboné. »

Éducation et formation
« Il y a à ce jour près de 6000 établissements scolaires à Oman. » Un partenariat est en cours de finalisation entre Rennes School of Business et une université locale.

Aérien
« À Duqm il y a un aéroport de la taille de celui de Rennes. Il y a très peu de fret, il y a tout à faire. »

La position de Duqm ©GoogleMaps

La position de Duqm ©GoogleMaps

Aérospatiale
« Oman a l’ambition d’avoir ses propres satellites et son pas de lancement. »

Nouvelles technologies, numérique et télécom
« Il y a régulièrement des appels d’offres, mais je ne vois pas beaucoup d’entreprises françaises y répondre. Or, la Bretagne regorge d’acteurs spécialisés. »

Culture et tourisme « raisonné »
« Le patrimoine très riche d’Oman n’est pas toujours mis en valeur ni monétisé. Il y a des projets de plateformes multimédias pour valoriser l’héritage culturel. »

Agroalimentaire
« Le secteur devient stratégique dans la volonté, vitale, de diversification. » Le pays entend « s’organiser sur la filière et toute la chaîne d’approvisionnement avec des normes et un système de certifications. Tout comme dans le secteur des biotechnologies, les Omanais sont demandeurs de qualité. »

Une opportunité majeure : la mer

Point commun avec la Bretagne, la mer tient une place majeure dans la culture omanaise, berceau de Sinbad le marin. Au-delà de l’héritage historique de l’empire omanais, une des principales puissances maritimes mondiales pendant plusieurs siècles, le sultanat mise sur sa ressource halieutique comme levier de diversification. « Oman est une des zones les plus poissonneuses du monde. » Les activités de pêche ne pèsent que 1,2 % dans le PIB à ce jour, l’ambition est de passer à 2 ou 3%. « C’est une évolution gigantesque qui nécessite une stratégie segment par segment », commente Lionel Rabin. Le projet de construction d’un immense port de pêche à Duqm est un axe cardinal de la nouvelle stratégie de ce pays de marins.

Les activités de pêche ne pèsent que 1,2 % dans le PIB à ce jour, l’ambition est de passer à 2 ou 3%.

Le savoir-faire du port de Lorient s’exporte à Oman

Les Omanais ont choisi le savoir-faire des Lorientais, via la SAS Ker’Oman, pour concevoir les installations puis les exploiter, avec une concession de 28 ans. Et ce dans une stratégie de partenariat soutenue par Lorient Agglomération et la Région Bretagne. Le projet qui en est à l’étude d’ingénierie est estimé « autour des 150 millions d’euros », indique Lionel Rabin qui a œuvré comme intermédiaire dans les négociations.

 Le projet de construction du port de Duqm, conçu en partenariat avec Lorient, est estimé « autour des 150 millions d’euros.»

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