À Rennes, la galerie l’Antre temps invite au voyage

Les cartes marines d’Anne Larose

©DR

Des cartes marines pour support et pour inviter au voyage, au gré des côtes, des pointes, des caps, des baies, des golfes, des anses et des îles, des dessins au fusain signés Anne Larose.
Ces cartes anciennes, en noir et blanc, l’artiste les collectionne pour la finesse de leur tracé et tout ce qu’elles racontent de la navigation. Les regarder, c’est déjà partir à l’aventure, laisser voguer son imagination… D’autant plus qu’Anne Larose les anime de toutes sortes de bateaux choisis et mis en scène en fonction de la géographie et de la physionomie de la carte : une chaloupe sardinière à l’entrée de la pointe de Penmarch, un lougre de labeur, toutes voiles dehors au large des îles Chausey, des voiles tartanes méditerranéennes dans le golfe de Cività Vecchia…
Jouant du fusain avec finesse et un grand sens des nuances, Anne Larose est aussi attentive aux détails des coques, des voiles et des gréements qu’à la lumière de l’instant et à l’état de la mer : ciels traversés de nuages, assombris par un grain, eaux calmes ou agitées par la houle. Avec un peu d’imagination, on entend le fracas des vagues, le sifflement du vent, ou encore le ruissellement de l’écume.

De ces cartes marines où sont indiqués les phares et les balises, les passes et les chenaux, les récifs et les écueils… jaillit parfois un portrait, tel celui de ce vieux loup de mer dont les yeux ont la couleur de la rade de Brest et la moustache, les courbes de l’anse de Morgat. Coloriste de métier, Anne Larose parvient, au fusain, à faire ressentir les couleurs rien que par les nuances de noir et gris. Ses cartes marines nous guident vers des rivages insoupçonnés, dans les contrées de l’imaginaire.

Les oiseaux migrateurs d’Hervé Bédouin

Invitation au voyage aussi avec les oiseaux migrateurs d’Hervé Bédouin : des aigrettes garzettes familières des côtes bretonnes. Elles s’imposent au regard, saisissantes de vérité. L’artiste les façonne en plâtre blanc à partir d’une armature de fer pour dessiner leurs longues et fines pattes d’ échassiers, leur donner corps et courber leur cou en « S » terminé par un long bec. Un patient travail fait « d’ajouts, d’agglomérats, de repentirs, de ponçages et de lissages du plâtre » pour obtenir une silhouette réaliste. Les ailes de ces gracieuses aigrettes sont de fines et graciles branches de noisetier, suffisamment souples et flexibles pour suggérer un plumage.

Du plâtre, du fer, du noisetier et de la vie

Entre les mains d’Hervé Bédouin, la plus infime brindille est métamorphosée. Il réussit ainsi le tour de force de faire vivre ses oiseaux de fer, de plâtre et de bois. Il les a si souvent observés au repos, prenant leur envol ou se posant sur un rocher, les ailes encore frissonnantes. Par son talent, il les saisit dans les poses les plus variées, aussi vraies que naturelles. Dans l’art de la sculpture animalière qui privilégie plutôt le bronze, Hervé Bédouin a su trouver des matériaux en parfait accord avec ses modèles et une expression très originale. Fixées sur des socles blancs dont elles semblent jaillir, ses aigrettes garzette, tout de légèreté, de mouvement et de grâce, sont uniques.