Chaque année, 300 millions d’euros d’achats publics sont effectués par la Région. Un budget colossal qui peut faire bouger le curseur en matière de RSE. « Même si la Région n’est pas un grand donneur d’ordre en matière de voirie, elle se doit d’être exemplaire et de diffuser de bonnes pratiques auprès des autres collectivités », expliquait Simon Uzenat, conseiller régional et sénateur socialiste du Morbihan, devant David Henry, président de l’Unicem et sa secrétaire générale, Sylvie Lebreton. Dans la carrière d’extraction de Grand-Champ, chacun expliquait sa feuille de route.
Appels d’offres publics : le prix ne pèse plus que 40 %
Du côté de la Région, Gaëlle Le Stradic, responsable des achats, expose les priorités de la collectivité en matière d’achats publics : « Nous affichons de fortes ambitions sociales, de RSE, de réduction des impacts écologiques ainsi que la production d’une alimentation durable. C’est pourquoi notre politique d’achat vise le mieux disant et non plus le moins disant. » En renforçant ces critères, les entreprises locales et responsables marquent des points dans les appels d’offres, puisque ceux-ci pèsent pour 60 % dans la note finale, tandis que le prix ne compte que pour 40 %.
Le granit breton peut devenir compétitif face à la concurrence espagnole, portugaise et chinoise
L’extraction du granit breton se veut exemplaire
En prenant en compte l’ensemble de la chaîne de production dans ce système de notation, le granit breton peut finalement être compétitif face à la concurrence espagnole, portugaise et chinoise (60 % du marché français à eux trois). Bénéficiant déjà d’une Indication géographique protégée, le granit breton bénéficie d’une extraction vertueuse. Didier Godefroy, chef de la carrière de Grand-Champ, présentait ainsi aux élus la manière dont il extraie et traite la matière brute sur les 142 ha exploités : installations modernes, eau en circuit fermé, retraitement des effluents, retour à la nature des zones désaffectées, circuits courts… Des efforts qui ont nécessité 32 millions d’euros d’investissements et trois ans de travaux. Le directeur mise également sur l’ouverture prochaine d’une déchèterie en vrac pour les professionnels, ainsi que l’installation de panneaux solaires dans la fosse historique épuisée. En attendant l’automatisation du site programmée pour 2042.
L’industrie bretonne des carrières et matériaux en chiffres
Les carrières de granulats (graviers), roches ornementales, pierres de construction et béton prêt à l’emploi concentrent 178 entreprises sur 371 sites, 40 plateformes de recyclage, 120 unités de production de béton et 70 de fabrication de granit. Le secteur représente, en Bretagne, 2 500 emplois directs et 4 660 emplois indirects. Il génère un chiffre d’affaires de 578 millions d’euros, avec 191 millions d’euros de valeur ajoutée, soit des retombées économiques sur la Région.