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Deeptech Tour : les chercheurs osent l’entrepreneuriat

Faire émerger des startups des laboratoires de recherche et en faire les leaders technologiques : voilà l'objectif du Deeptech Tour, une tournée des labos et campus de France opérée par Bpifrance, passant cette année par Rennes -  au pôle numérique du campus sciences de Beaulieu - en mars. Trois questions à Pierre Plantard, cofondateur et président de Moovency, intervenant à l’évènement.

Pierre Plantard, cofondateur de Moovency ©Moovency

Pierre Plantard, cofondateur de Moovency ©Moovency

En mars, la tournée des labos et campus de France Deeptech Tour passait par le campus Beaulieu de Rennes. Entretien avec Pierre Plantard, cofondateur et président de Moovency, l’un des intervenants.

Rappelez-nous ce qu’est Moovency ?

Pierre Plantard. Moovency a été créée en 2018. Nous développons des outils technologiques à destination des entreprises (20 employés et une centaine de clients dont Airbus, Faurecia, Safran, ADMR… ndlr), qui permettent d’améliorer la prévention des troubles musculosquelettiques (TMS), première maladie professionnelle en France. Basées sur les données fournies par notre technologie, les entreprises peuvent fournir des postes mieux adaptés aux employés. Cela touche notamment tous les métiers de l’industrie où il y a beaucoup de travail répétitif, d’efforts ou encore de postures pénibles. Après une première levée de fonds en 2020 de 500 000 euros, nous cherchons aujourd’hui entre 300 000 et 700 000 euros pour notre seconde levée.

« Nous nous rendons compte qu’il y a une vraie mutation au niveau de la recherche et un lien de plus en plus fort avec l’entrepreneuriat. »

Pourquoi avoir participé au Deeptech Tour ?

P. P. Parce qu’à l’origine, je suis un chercheur : cela me paraissait évident de participer à tel événement. J’ai un doctorat en Sciences et technique des activités physiques et sportives (Staps) pour lequel j’ai imaginé ce qu’est devenu notre produit aujourd’hui. J’ai ensuite enchainé par une thèse en sciences du mouvement, en CIFRE (Conventions industrielles de formation par la recherche) avec l’entreprise Forvia (équipementier automobile ex-Faurecia), car ils avaient beaucoup de problèmes pour analyser le risque TMS dans leurs usines. Nous avons donc utilisé la vision par ordinateur et le Deeplearning (intelligence artificielle) pour mesurer les risques de chaque articulation du corps sur les différents postes de travail.

 

Quels sont vos messages pour convaincre des chercheurs d’oser l’entrepreneuriat ?

P. P. Étant moi-même passé de chercheur à entrepreneur, l’écosystème (Poool, Bpi, Sat Ouest Valorisation, Village by CA) m’a beaucoup soutenu dès le départ. Je voulais aussi parler aux doctorants pour qu’ils ne se mettent pas de barrière : ce n’est pas parce qu’on est très technique que l’on ne peut pas évoluer dans un autre domaine de compétences. Il faut aussi, et c’est nécessaire, être accompagné. Un entrepreneur ne peut pas tout faire seul. Nous nous rendons de plus en plus compte qu’il y a une vraie mutation au niveau de la recherche et un lien de plus en plus fort avec l’entrepreneuriat.