Couverture du journal du 26/04/2024 Le nouveau magazine

Deportivo : « Le rock indépendant français attire toujours ! »

De retour sur scène dans le cadre du festival Mythos, le 9 avril à Rennes, le groupe de rock indépendant Deportivo renoue avec son public breton. Entretien avec Jérôme Coudanne, chanteur, guitariste et auteur-compositeur du groupe.

Deportivo ©Carolyn Caro

Deportivo ©Carolyn Caro

Entretien avec Jérôme Coudanne, chanteur, guitariste et auteur-compositeur du groupe Deportivo, de retour à Rennes dans le cadre du festival Mythos, le 9 avril. 

Quels sont l’histoire du groupe et votre parcours ?

Jérôme Coudanne. J’ai toujours été attiré par la musique, c’était une évidence. J’ai commencé la guitare à mes 16 ans. Mes parents jouaient déjà des instruments et j’y avais donc accès facilement. J’ai tout appris moi-même.

Le noyau original du groupe, créé en 2000, c’est le duo que nous formons avec Julien Bonnet, à la batterie. C’est avant tout une histoire d’amitié d’enfance. Notre plaisir principal était de partir en tournée avec des amis et, pour moi, d’écrire des chansons. Puis, au fil des ans, il y a eu Cédric Le Roux à la guitare, Alex Maillard aux claviers et Clément Fonio à la basse.

Quelles sont vos influences musicales ?

J.-C. Elles ont évolué au fil des années. Nous avons commencé la musique en écoutant Les Doors, Velvet Underground… Nous nous sommes dit que nous voulions faire comme eux mais c’était un peu compliqué, donc nous nous sommes dirigés vers le punk car c’était plus facile et nous aimions ça, évidemment ! À nos débuts, l’écriture en français était plutôt monopolisée par de grands chanteurs tels que Jacques Brel et Léo Ferré et je pense que Miossec a décomplexé cela. Écrire avec le cœur, c’est cela qui m’anime.

Vous faites passer des messages à travers votre musique ?

J.-C. Le message principal est surtout de ne pas négliger ses envies d’adolescence ou ses rêves. L’idée aussi de ne pas s’embarrasser avec des choses futiles et de profiter des choses que nous possédons sur le moment présent.

Quelle place pour le rock indépendant aujourd’hui ?

J.-C. C’est toujours une belle période pour le rock indépendant français ! Il y a, effectivement, eu un moment un peu plus florissant mais cela dit, des groupes comme Ravage Club font ça très bien, ou encore Johnnie Carwash qui va faire notre première partie au Trianon. Il y a encore des groupes de jeunes qui restent sur la lancée du rock indépendant français. C’est juste que c’est peu médiatisé.

DEPORTIVO ©Moisson Mamiya

Deportivo ©Moisson Mamiya

Quelle est votre actualité ?

J.-C. Après Rennes, nous allons jouer au Trianon à Paris et à l’Olympia l’année prochaine, notre plus grande salle. Nous ne fonctionnons pas par album, c’est ce qui fait notre singularité. Nous avons rempli la Cigale sans album, juste avec des propositions de chansons. Selon le « système », un artiste doit sortir un album pour évoluer en musique : nous avons prouvé le contraire. Mais, nous allons sortir un album, nous faisons les choses à l’envers, sans pression.

La Bretagne vous inspire ? Pourquoi avoir décidé de revenir jouer à Mythos ?

J.-C. Nous avons déjà joué à Mythos il y a près de dix ans et c’est resté un bon souvenir. C’est un lieu attirant et nous connaissons du monde à Rennes. Nous avons aussi fait les Transmusicales à nos débuts en 2003 et nous y revenons souvent. Récemment, nos dernières compositions ont d’ailleurs été créées en Bretagne, près de Quimper, donc je pense que le territoire nous inspire.