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Lacto biberonne les animaux (du monde entier)

Fondée en 2001 par Bernard Fournier, à Montauban-de-Bretagne (35), Lacto réalise 90 % de son activité à l’export, dans 67 pays. L’entreprise agroalimentaire, qui avait pour origine le recyclage des coproduits de l'industrie laitière, fabrique de la poudre de lait de remplacement, destinée aux jeunes animaux d’élevage et des noyaux laitiers, ingrédients utilisés par les producteurs d'aliments complets. Rencontre avec Sylvain Fournier, le fils du fondateur, qui dirige l’entreprise depuis 2014.

Sylvain Fournier - dirigeant de Lacto ©Studio Carlito

Lacto n’a pas échappé à quelques demandes atypiques pour nourrir un éléphanteau ou un baleineau. Mais le cœur de métier de l’entreprise sont les animaux d’élevage : les veaux, porcelets, agneaux, chevreaux… Pour mener à bien ses activités, qui génèrent un chiffre d’affaires de 48 millions d’euros, Sylvain Fournier est entouré d’une soixantaine de salariés.

Le fils du fondateur est devenu cogérant en 2012. À ses côtés, son père, toujours, et son frère. Il y a quatre ans, il réorganise la structure capitalistique, en optant pour un LBO (leverage by out).

Il rachète une partie des parts paternelles, avec son frère Grégory, et introduit trois collaborateurs piliers – Jérémie Bouan, responsable de l’usine, Carla Silvestre, responsable comptable et Sophie Cheminot, responsable achat – en guise de reconnaissance et fidélisation. « C’est symbolique et cela leur permet de constituer un peu de patrimoine en prévision de la retraite. »

« On a souvent tendance à mettre les dirigeants en avant, mais c’est grâce à l’équipe que l’entreprise tourne. »

Un geste qui dit de Sylvain Fournier la considération qu’il a pour ses équipes. « On a souvent tendance à mettre les dirigeants en avant, mais c’est grâce à l’équipe que l’entreprise tourne. » Une conviction héritée de phases plus difficiles économiquement, car, comme toute entreprise, Lacto a connu des fluctuations.

©Studio Carlito

©Studio Carlito

Malgré les défis, l’entreprise avance. « L’activité se porte bien. » En 2023, Lacto perd 2 % de chiffre d’affaires par rapport à 2022 mais les volumes croissent de 20 %. En cause, la fluctuation du prix des matières premières laitières en poudre, pouvant passer du simple au double en un semestre. À titre d’exemple, le cours du lait en poudre a varié de 2,1 à 4,5 euros le kilo sur un an. Pour faire face à la montée en charge de l’activité, l’entreprise investit 4,8 millions d’euros dans une nouvelle tour de mélange en 2023. Haute de 36 mètres, elle permet de passer d’une capacité de 30 000 tonnes à 60 000.

Pour doubler l’activité, 4,8 millions d’euros dans une nouvelle tour de mélange en 2023

Concurrence

En France, ils ne sont que trois acteurs à être spécialisés dans l’assemblage : Lacto, une autre entreprise basée dans les Deux-Sèvres et une société hollandaise installée en France. L’Europe compte une quarantaine d’entreprises similaires. Sur le marché, les géants de l’industrie laitière tels que Lactalis (53), Sofivo (35) ou Celtilait (29) dominent, en…