Couverture du journal du 17/05/2024 Le nouveau magazine

Kaptalia libère les soignants et les patients

En créant Kaptalia, Jean-Bernard Dumand, médecin anesthésiste à la clinique Océane de Vannes, veut se défaire des innombrables câbles qui relient les patients aux machines qui contrôlent leurs paramètres vitaux. La startup relance un appel de fonds de 3M€ pour achever le processus industriel et la mise sur le marché.

Jean-Bernard Dumand, créateur de Kaptalia tient son 1er démonstrateur KpackLiberty en main © Kaptalia

Jean-Bernard Dumand, créateur de Kaptalia tient son 1er démonstrateur KpackLiberty en main © Kaptalia

« Dans notre pratique quotidienne, nous sommes gênés du matin au soir par les fils qui relient les différentes machines aux patients. L’idée du « sans fil » s’est donc imposée, explique Jean-Bernard Dumand, fondateur de la start-up Kaptalia. Restait à travailler dessus.» La solution kPack Liberty entend devenir la première solution de monitorage mobile et sans fil à destination des blocs opératoires. Sans-fil et… autonome, il accompagne le patient sans aucune interruption durant tout son parcours de soin. Les données du patient sont ainsi recueillies sur un seul moniteur du début à la fin de sa prise en charge.

 Nous avons le devoir de garantir la cohérence sans faille de l’ensemble du système 

L'équipe Kaptalia au complet ©Kaptalia

L’équipe Kaptalia au complet ©Kaptalia

Des systèmes complexes qui calculent des paramètres vitaux

« Présenté comme cela, tout paraît simple, reconnaît l’inventeur, mais pour un système complexe comme celui-ci il a fallu résoudre des problèmes techniques importants, pour aboutir à un système fiable, ergonomique et cohérent. La solution kPack Liberty est ainsi protégée par un brevet étendu à l’international, qui porte sur le traitement du signal ECG (électrocardiogramme). Celui-ci permet une consommation d’énergie réduite, assurant au moniteur une autonomie importante ».

 3M€ il y a 13 ans…

Le système normatif médical est en forte augmentation depuis quelques années, notamment depuis le scandale retentissant des prothèses mammaires. « Depuis 2017, nous sommes soumis à la même rigueur que l’industrie pharmaceutique, détaille Jean-Bernard Dumand. Le diable se cachant dans les détails, nous avons le devoir de garantir la cohérence sans faille de l’ensemble du système. » Même si l’idée a surgi en 2006, il a fallu attendre 2010 pour la création de Kaptalia. C’est grâce à des levées de fonds successives  pour un montant total de 3M€, l’aide de plusieurs partenaires bancaires et le Crédit Impôt Recherche, que les développements ont pu être menés à leur terme, avec la réalisation d’un dernier prototype avant la phase de pré-industrialisation.

Certains composants électroniques ont vu leur prix multiplié par 35

Porter la phase de pré-industrialisation

« Nous avons encore besoin de 3M€ et il est très difficile de trouver des financements en ce moment, admet Jean-Bernard Dumand. Pourtant il y a 9 millions de patients anesthésiés par an en France et un parc de 45 000 moniteurs à renouveler. Nous entamons actuellement la phase clef de pré-industrialisation, car nous ne pouvons pas valider ce type de dispositif seulement avec un prototype. Toute la chaîne de production doit être validée ! » Quelques pré-séries sortent aujourd’hui des chaînes, mais avec un certain retard sur le planning. « Avec l’obsolescence prématurée de certains composants électroniques, la pénurie de semi-conducteurs et la hausse des prix, dont certains ont été multipliés par 35, nous avons pris environ un an de retard, confie le fondateur de Kaptalia. » Le dispositif est en revanche d’ores et déjà conforme et devrait être disponible sur étagère dans la gamme Premium dès que le processus industriel atteindra sa vitesse de croisière.