Couverture du journal du 03/05/2024 Le nouveau magazine

Le Minor : les petites mains du patrimoine

Reconnue officiellement comme « Entreprise du patrimoine vivant », la société Le Minor installée à Guidel (56) souhaite défendre un savoir-faire rare et les compétences de ses couturières. L’entreprise mise sur la sauvegarde des techniques anciennes et leur modernisation, pour que l’industrie textile française perdure.

©DB7Jours

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« Nous sommes des survivants, souligne le directeur général Jérôme Permingeat. Près de 90 % des entreprises textiles françaises ont disparu en 30 ans, mais Le Minor travaille à perpétuer un patrimoine qui nous est cher. Notamment grâce à nos petites mains qui possèdent de grands savoir-faire. » À la tribune, le préfet du Morbihan, Pascal Bolot, décerne le label « Entreprise du patrimoine vivant », et les deux dirigeants réservent cet honneur à Nathalie, la cheffe d’atelier, devant le parterre des couturières, conviées à l’événement. Elles tiennent le premier rôle chez Le Minor. « Ce label vous revient ! » insiste même Jérôme Permingeat.

Modernisation et forte valeur ajoutée

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L’entreprise, reprise en 2018 par Jérôme Permingeat et Sylvain Flet, est auréolée de ce label d’état, car l’entreprise fabrique encore son propre tissu (Jersey très épais), a ressuscité le savoir-faire de création de l’emblématique Kabig et maîtrise la technique du remaillage, habituellement réservée à l’industrie du luxe. « À travers tous les métiers que vous fédérez, votre maîtrise et vos savoir-faire sont uniques, salue le préfet. En ajoutant à cela la modernisation et une forte valeur ajoutée, vous avez réussi à créer un nom et à cultiver l’unicité d’une marque. C’est important, notamment à l’export ! »

S’imposer comme la référence de la belle maille française

De 1,6 à 4 M€ de CA en 5 ans

Les deux jeunes dirigeants, qui ne connaissaient pas le milieu du textile il y a encore 5 ans, sont en passe de réussir leur pari. Depuis la reprise en 2018, Le Minor est passée de 23 à 69 salarié(e)s et de 1,6 à 4 M€ de chiffre d’affaires. Les bâtiments ont été rénovés pour 2,5 M€ et plus de 700 000 € ont été investis dans de nouvelles machines. Le préfet félicitant « cette volonté de réindustrialiser, sans jamais sacrifier à la qualité de vie ».
« Nous sommes assez sereins face à la concurrence, reconnaît Sylvain Flet, car nous ne faisons pas le même métier. Nous sommes des spécialistes de la maille, pas seulement du pull marin. Et nous voulons nous imposer comme la référence de la belle maille française. »