Couverture du journal du 17/05/2024 Le nouveau magazine

Logement : « de l’or vert dans le jardin  »

Face à la crise du logement et à la nouvelle loi zéro artificialisation nette (ZAN), les promoteurs immobiliers tentent de trouver des ripostes pertinentes. Bruno Le Guernevé, du cabinet Le Moël (Lorient), plaide pour la division parcellaire.

Bruno Le Guernevé, du cabinet Le Moël (Lorient)

Bruno Le Guernevé, du cabinet Le Moël (Lorient)©DR

7 Jours : La vente d’une parcelle de terrain d’un particulier pour construire un nouveau logement, serait pour vous une solution à la crise du logement que nous connaissons en Bretagne sud et notamment en zone littorale ?

Bruno Le Guernevé : C’est l’une des solutions. Certainement pas la seule, mais elle permettrait de favoriser la production de logements dont nous avons grand besoin. Cela fait 18 ans que je vends des terrains à bâtir et je n’ai jamais connu une telle situation. Nous allons dans le mur ! En théorie, si la vente de parcelles « au fond du jardin » entrait dans les mœurs, nous pourrions combler largement le déficit en foncier. Je rappelle qu’il y a encore quelques dizaines d’années, les particuliers achetaient des terrains d’au moins 2 000 m2. Aujourd’hui, ces propriétaires sont souvent âgées et possèdent une surface difficile à entretenir.

7 Jours : Vous dites même qu’il s’agit d’un « gisement inexploité »…

BLG : Oui, je ne comprends pas pourquoi le logement en France n’est pas considéré comme une priorité. Puisque l’immobilier est seulement perçu comme une rente, on ne trouve plus de locations à l’année, seulement des locations saisonnières. Si 1% des 14 millions de maisons individuelles en France, faisait ce choix de la division parcellaire, on résoudrait une grande partie du problème.

7 J : Pour les propriétaires, c’est aussi faire une croix sur une partie de leur terrain. La contrepartie est-elle si intéressante ?

BLG : La parcellisation représente une véritable aubaine pour les particuliers disposant d’un grand jardin, ils se retrouvent avec de l’or vert entre les mains… tout simplement en le divisant pour le vendre. La division parcellaire permet de conserver la jouissance de son bien immobilier, et d’en augmenter la valeur en dégageant une rémunération attractive : cela augmente la valeur du bien jusqu’à 30 %. La superficie du terrain n’a qu’un faible impact sur le prix, contrairement à la surface habitable et à la localisation du bien dans le tissu urbain environnant.