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Moulin de Champcors : 70 ans d’histoire locale

Emmanuel Pivan est la troisième génération à s’occuper du moulin à eau de Bruz, acquis par son grand-père en 1953. Avec 60 artisans boulangers comme clients, dont une majorité en Ille-et-Vilaine, la minoterie et ses 2 300 tonnes de blé écrasées par an occupent une place à part dans le paysage bretillien.

Emmanuel Pivan au sein du Moulin de Champcors ©CM7Jours

Emmanuel Pivan au sein du Moulin de Champcors ©CM7Jours

« Les premières traces de ce moulin remontent au XIe siècle », explique Emmanuel Pivan, qui dirige la minoterie de Champcors. Ce bout de patrimoine est aussi lié à son histoire familiale. « Mon grand-père a acheté le moulin en 1953. Meunier avant la guerre, il avait fait des petits boulots, comme taxi à Dinard ou vendeur de beurre à Paris, avant de s’installer ici. » En 70 ans, la minoterie s’est développée.

Le Moulin de Champcors compte ainsi 60 artisans boulangers dans ses clients. À l’exception de deux en Loire-Atlantique et d’un à Brest, 70% d’entre eux sont basés en Ille-et-Vilaine et 30% dans les Côtes d’Armor. « Ces ventes représentent presque la totalité de notre chiffre d’affaires. » En 2023, celui-ci est établi à 1,9 million d’euros. Ce n’est pas la seule activité de l’entreprise qui travaille également auprès de restaurants gastronomiques et bistronomiques. « Même si cela présente peu de choses dans notre chiffre d’affaires, j’ai à cœur de travailler avec ces professionnels », ajoute Emmanuel Pivan. Parmi eux se trouvent La Fontaine aux Perles, l’IMA ou encore 16h30. Enfin, la minoterie ouvre aussi ses portes aux particuliers qui souhaitent acheter directement de la farine. « Ils sont entre cinq et dix par jour. »

Un projet pour la restauration collective

Chaque année, 2 300 tonnes de blé sont écrasées au moulin pour une quarantaine de farines différentes. Cette céréale provient à 85% du Maine-et-Loire. « Une terre ensoleillée qui produit du blé d’une excellente qualité, détaille le dirigeant. Cependant, avec le dérèglement climatique, cette culture va être favorisée en Bretagne. » Le blé restant vient justement de terres situées dans la métropole de Rennes. « Nous travaillons avec des agriculteurs qui sont dans la démarche Terres de Sources. » Ce label a été lancé par la collectivité Eau du bassin rennais et assure un engagement local pour préserver la qualité de l’eau et mieux rémunérer les producteurs.

Avec ses sept salariés, Emmanuel Pivan ne compte pas s’arrêter là. « Nous construisons en ce moment un projet avec un acteur du pain artisanal sur Rennes. Nous voulons proposer une offre du champ à l’assiette pour la restauration collective, comme les restaurants universitaires, les Ehpad, les écoles ou les hôpitaux. » Pensée depuis 2021, cette nouvelle activité devrait voir le jour en septembre 2024.