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Rennes enchères : peintres de la Bretagne

Pour la vente du 5 février à 14 h 30 à Rennes Enchères, sous le marteau de Maître Carole Jézéquel, ont été réunies 103 œuvres signées d’artistes qui ont peint la Bretagne, tels Henry Moret, Maxime Maufra, Henri Delavallée présents dans les collections des musées des Beaux-arts de Quimper, Brest, Rennes… À remarquer aussi un dessin d’Eugène Boudin, un autre de Sisley et une peinture de Bonnard.

"La plage du Morgat", 1902, Maxime Maufra ©DR

Experts en peinture et sculpture des XIXe et XXe siècles pour Rennes Enchères, Michel et Raphaël Maket se présentent comme des « passeurs d’arts ». Pour chaque vente, ils constituent « une collection éphémère et hétéroclite » offrant une belle palette de sensibilités.

"Effets de vagues sur la côte bretonne", Henry Moret ©DR

« Effets de vagues sur la côte bretonne », Henry Moret ©DR

Henry Moret (1856-1913), familier de Pont-Aven, du Pouldu, de Clohars-Carnoët, de Doëlan, de Porspoder excelle à saisir des instants de lumière. Les toiles des années 1910 comme Effets de vagues (n° 33 : 25 000/40 000 €) sont hautes en couleurs, vivifiées par une touche épaisse, tout en mouvement, pour suggérer les embruns, le vert émeraude de l‘eau, le ruissellement de l’écume et toutes les teintes des rochers, du brun au rose.

Maxime Maufra (1861-1918), originaire de Nantes, a peint les côtes, les îles et les ports de Bretagne. Fidèle à la touche fragmentée de Monet, il évoluera vers une peinture synthétique. Le port de Douarnenez de 1898 (n° 37 : 20 000/25 000 €) a été exposé à la galerie Durand-Ruel, le marchand des impressionnistes avant d’être le sien. Maufra recrée l’animation du port à marée haute, attentif au jeu des reflets, aux voiles brun-rouge des sardiniers. À Morgat, en 1902, il embrasse la plage du regard pour en restituer les couleurs, la lumière et la topographie (n° 36 : 25 000/40000€). « Je cherche les grands horizons, les cieux », écrivait-il à un ami en 1897.

Henri Delavallée (1862-1943) a séjourné à Pont-Aven en 1886 et 1894. Il y fait la connaissance de Gauguin et d’Emile Bernard. Habitué de l’hôtel Julia, il a connu et peint Marie-Jeanne Gloanec. Sa Bretonne sous les peupliers (n° 23, 1891, 10 000/18 000 €) est originale par ses longues touches horizontales mêlées de vert, de bleu, de rose, de mauve contrastant avec les verticales des arbres dans la même harmonie de couleurs.

"Calvaire à Daoulas", aquarelle, Eugène Boudin ©DR

« Calvaire à Daoulas », aquarelle, Eugène Boudin ©DR

Eugène Boudin (1824-1898), le roi des ciels selon Corot a encouragé Monet à peindre en plein air. Connu pour ses paysages de Normandie, il a peint aussi la Bretagne. Il s’y rend dès 1855 et séjourne en Cornouaille, au Faou, à Plougastel, Landerneau, Brest, Portrieux, Camaret. Son premier envoi au Salon, en 1859, a pour sujet le Pardon de Sainte-Anne-La-Palud. Ses aquarelles sont rares sur le marché de l’art, comme cette vue de Daoulas remarquable pour son calvaire sous un ciel nuageux, le tout exécuté d’un trait vif et sûr (n° 9 : 6000/10 000 €).

Alfred Sisley (1839-1899), le peintre des bords de Seine (Port-Marly, Louveciennes…), impressionniste de la première heure, est né de parents anglais établis à Paris. Destiné à l’entreprise familiale, il part pour Londres en 1857 mais délaisse vite les affaires pour les musées. Le dessin aux crayons de couleurs provenant de la succession de sa fille, Jeanne Dietsh-Sisley (n° 26 : 7000/10 000 €), a été réalisé sur le vif, soit avant son retour en France en 1860, soit pendant l’été 1874 : la côte du Pays de Galles par temps brumeux (n°26 : 7000 /10 000 € ).

Esquisse pour le tableau "La famille Cipa Godebski", 1903, Pierre Bonnard ©DR

Esquisse pour le tableau « La famille Cipa Godebski », 1903, Pierre Bonnard ©DR

Pierre Bonnard (1867-1947) le maître des Nabis, est représenté par l’esquisse à l’huile du tableau La famille Cipa Godebski, 1903 (n° 50 : 35 000/50 000 €). Cipa et sa femme tenaient un salon à Paris fréquenté par Bonnard et Vuillard. Le tableau est vigoureusement brossé : volonté d’aller à l’essentiel et de s’en remettre à la couleur. Madame Godebski est vue de profil et et sa fille Mimi de dos. Bonnard a peint un portrait de Cipa en 1895 (Musée d’Orsay) et un autre de sa sœur Misia Sert, mécène bien connue.

À remarquer aussi : un nu d’André Lhote, un marché en Bretagne par Max Jacob, un manoir du Croisic de Ferdinand du Puygaudeau, une marine de Lucien-Victor Delpy, de jolies vues de Saint-Malo, Dinard, Saint-Briac, signées Othon Friesz, Maximilien Luce, Ernest Guérin, Marcel Dyf, Alexandre Nozal…

Rennes Enchères, 32 place des Lices à Rennes.

Expositions publiques : samedi 3 février 10h/13h-15h/18h , dimanche 4 février 15h-18h, Lundi 5 février 10h/12h.