Couverture du journal du 03/05/2024 Le nouveau magazine

Transitions Scéniques : le rendez-vous des métiers de l’ombre

« Transitions Scéniques » a réuni, halle de la Courrouze à Rennes, près de 200 professionnels du spectacle et de l’événementiel du Grand Ouest. Un secteur pesant gros sur la balance économique territoriale, et qui s’oriente vers des équipements plus vertueux, responsables et innovants. L’entreprise Spectaculaires s’est associée avec Zebulon Regie pour l’organisation de cette seconde édition.

Ulrich Brunet, directeur général de Spectaculaires et Samuel Brouillet, directeur technique & directeur de Zebulon Régie ©Spectaculaires

Ulrich Brunet, directeur général de Spectaculaires et Samuel Brouillet, directeur technique & directeur de Zebulon Régie ©Spectaculaires

©Spectaculaires

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« La créativité inonde toute notre activité, c’est dans notre ADN. Mais avec cet évènement, c’est le côté dont tout le monde n’entend pas parler que nous mettons en avant. Une journée dédiée à la prestation technique », évoque Ulrich Brunet, directeur général de Spectaculaires à l’origine de l’évènement, prestataire technique et distributeur d’équipements scéniques depuis plus de 35 ans sur le Grand Ouest, spécialiste de l’image monumentale et de l’écriture scénographie haute définition (près de 300 salles équipées et 7 millions d’euros de chiffre d’affaires).

Tous les deux ans, l’évènement Transitions scéniques met en lumière des solutions techniques et des pratiques en faveur d’une transition plus vertueuse de ces métiers du spectacle et de l’événementiel, avec, cette année, près de 200 professionnels : des techniciens et décideurs, festivals, salles et centres culturels, compagnies, musées, centres de congrès, salons, saisons et animations, collectivités…

Spectacle et évènement : près de 30 millions d’euros de CA en Bretagne

« J’aime à dire que nous avons deux cerveaux, la moitié gauche est créative et l’autre est prestataire technique », évoque Ulrich Brunet. Car le domaine évènementiel, ce n’est pas que du spectacle.  « Nous faisons autant de la prestation technique pour des festivals, des scènes, des évènements d’entreprise, que de la vente et de la location d’équipements scéniques. Nous travaillons aussi beaucoup avec les collectivités. » Un secteur victime de nombreux préjugés, qui ne cesse de prendre de la valeur. « Nous avons une bonne étiquette de « troubadours » sur le front, qui nous colle à la peau jusqu’à aujourd’hui. Si l’on regarde les chiffres, on se rend vite compte que la filière évènementielle n’est pas du tout un marché de niche », précise Samuel Brouillet, directeur technique & directeur de Zebulon Régie, entreprise basée à Nantes, spécialisée dans la direction technique et la régie générale pour le spectacle et l’événementiel.
Et pour cause, les entreprises bretonnes du secteur ont réalisé près de de 30 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2022, selon le Synpase, syndicat du secteur. En France, le champ de la prestation technique pour des professionnels réunit environ 700 entreprises, réalisant un chiffre d’affaires global d’environ 1,2 milliard d’euros en 2022, pour 30 000 salariés, dont 20 000 techniciens intermittents du spectacle, après deux années de faible activité liée au Covid, un chiffre d’affaires équivalent à 2019.

24 entreprises bretonnes sont titulaires du Label social « Prestataire de Service du Spectacle Vivant », permettant de recourir au CDDU pour l’emploi de techniciens intermittents du spectacle, dont la moitié en Ille-et-Vilaine.

« 8 à 10 fois moins de consommation énergétique »

©Spectaculaires

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La transition, cela concerne aussi l’énergie, quand on parle de mettre du son et de la lumière. Lancé par le Synpase, les professionnels du secteur peuvent candidater pour obtenir le label Prestadd®, en faveur du développement durable, dont Spectaculaires est la seule entreprise titulaire en Bretagne. « Nous sommes sur des métiers qui ont un fort impact, environnemental mais aussi sociétal. Nous avons donc un devoir de nous améliorer continuellement. C’est une réflexion collective, nous mettons en avant du matériel et des approches d’éco-conception. » Une démarche accentuée ces dernières années. « Des exemples concrets : nous montons des spectacles l’hiver, à base de vidéoprojections. Nous sommes passés de l’utilisation de lampes à des Leds lasers, cela représente 8 à 10 fois moins de consommation énergétique. Nous nous occupons aussi du festival de Matignon (22) depuis 25 ans, nous avons divisé par 12 la consommation électrique générale de l’évènement », termine Ulrich Brunet.