« Je vais le donner à ma mère », « c’est mon premier diplôme, pas parce que je suis idiot, mais parce que l’école ce n’était pas trop mon truc », « en prison on a le cerveau qui ramollit, aller en classe permet de s’aérer l’esprit et de reprendre confiance ». Faire marcher ses cellules grises, pour préparer la réinsertion de l’autre côté des murs, ce sont les motivations qu’expriment les élèves-détenus.
« Vous avez fait le chemin vers l’école alors que rien ne vous y obligeait, si ce n’est la promesse de remises de peine au départ. La prison est un monde particulier, pas forcément joli, mais avec ce diplôme vous avez réussi à valoriser ce temps-là, vous avez montré que c’est un monde où on est capable », adresse le proviseur de l’unité pédagogique du Grand Ouest, Daniel Menoud, aux lauréats du jour.
« En prison on a le cerveau qui ramollit, aller en classe permet de s’aérer l’esprit et de reprendre confiance »
4 enseignants pour 400 élèves
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« Cette cérémonie marque le travail mené par les personnes détenues, en classe et en cellule, mais aussi la qualité de l’enseignement dispensé par les professeurs qui oeuvrent au quotidien avec humanisme et bienveillance », souligne Nourredine Brahimi. Au centre pénitentiaire de Rennes-Vezin, 4 enseignants officient à temps plein pour accompagner 350 à 400 élèves. « Nous faisons de la remise à niveau, équivalent collège, de l’alphabétisation, donnons des cours de français langue étrangère » , explique Pierre Lambin, enseignant. Des cours d’éco-gestion sont également proposés aux volontaires. « En 6 mois, ils suivent le programme que des élèves, à l’extérieur, suivent en deux ans. La particularité, c’est que mes élèves ne peuvent pas faire de stages donc je fais des mises en situation. Mais à la fin, c’est le même diplôme », commente Caroline, la professeure.
Sur l’estrade installée dans le gymnase de la prison, les personnes détenues, en maison d’arrêt ou en centre de détention, se succèdent pour recevoir le précieux document des mains du directeur de l’établissement pénitentiaire, Nourredine Brahimi, de Stéphane Boscher, inspecteur de l’éducation nationale, de Catherine Glon, bâtonnière de l’Ordre des avocats rennais, de Sébastien Farges, procureur, numéro deux du parquet de Rennes, des enseignants et de Nicolas Klutchnikoff, vice-président de l’université Rennes 2 en charge des transitions numériques.
Parmi les représentants présents : Daniel Menoud, proviseur de l’UPIR Grand Ouest, Nourredine Brahimi, directeur de la prison, Pierre Lambin, enseignant, Catherine Glon, bâtonnière de Rennes, Nicolas Klutchnikoff de Rennes 2, Stéphane Boscher, inspecteur de l’éducation nationale, Sébastien Farges, procureur et Pascale Cadoret, responsable locale d’enseignement ©SB_7J
