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Avec Ostrea, le coquillage a de l’avenir

Créée en 2022 par quatre passionnés de la mer et du recyclage, Ostrea, dont l’atelier est basé à Rennes, est pionnière dans la création de matériaux et meubles haute performance à base de bio-minéraux : les coquillages. Brevetée, la technologie Ostrea a permis à la société d’être reconnue deep tech par Bpifrance cette année.

Théo Joy, (CTO), Maxime Roux, (CRO), Camille Callennec (CEO), et Tanguy Blévin (CFO) ©DR

Théo Joy, (CTO), Maxime Roux, (CRO), Camille Callennec (CEO), et Tanguy Blévin (CFO) ©DR

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Quatre amis et un projet commun : recycler des déchets coquilliers. « Nous étions tous les quatre très intéressés par l’entrepreneuriat à impact», précise Maxime Roux, cofondateur et CRO d’Ostrea. «  Le grand frère de Tanguy Blévin (un des associés) est ostréiculteur au sein de la maison Thaeron à Riec-sur-Bélon (29), un des plus gros producteurs de fruits de mer de la Bretagne. Cette dernière produit à elle seule 15 000 T de déchets coquilliers. Il fallait que l’on trouve ce que l’on allait faire pour revaloriser ces déchets ». Car aujourd’hui, ils terminent dans des zones d’enfouissement technique.
Face à ce constat, l’idée était de transformer ces déchets en une ressource via la création d’un matériau recyclé, bas carbone et made in France, « une filière de revalorisation ». Une technologie brevetée et reconnue deep tech par Bpifrance.

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Un défi pour ces quatre cofondateurs, issus de domaines différents. Aujourd’hui, ils ont chacun un rôle précis. « Tanguy Blévin fait le lien avec le monde ostréicole, Camille Callenec gère la partie financière et logistique et Théo Joy est le directeur technique, il a mis au point le matériau, accompagné de chercheurs », précise Maxime Roux.

250 000 T de déchets coquilliers chaque année

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Le défi est de taille. Chaque année, l’industrie produit près de 250 000 T de déchets coquilliers, « principalement les huîtres, suivies de près par les Saint-Jacques et les moules. Et en un an, nous avons recyclé près de 60 T de ces déchets coquillés. Il y a un vrai marché. Nous travaillons en direct avec les ostréiculteurs, les mytiliculteurs (pour 80% des Bretons) et des industriels qui vont générer des gisements de déchets coquilliers. »
Lauréat du FEB 2023 et du salon Maison et Objet à Paris, Ostrea est aujourd’hui au stade de « démonstration industrielle ». Avec 14 employés pour un atelier de 1000 m2, l’entreprise vise 400 000 euros de chiffre d’affaires en 2023, et veut augmenter la production, cherchant un nouvel atelier de plus de 2000m2.

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B to B

« Nos produits sont à destination des entreprises (marbrier, distributeur de mobilier…). À l’avenir, lorsque nous aurons un plus grand atelier, cela nous permettra d’augmenter la capacité de production par 50, voire 100. Un des gros projets est de développer le revêtement de sol, pour permettre un volume de recyclage conséquent. Nous sommes incubés dans le programme Seed de Vinci, car il y a un gros enjeu pour le secteur de la construction », termine Maxime Roux.
Pour porter leur développement, l’entreprise a levé 1,6 million d’euros début 2023 avec des financements Bpi et de la Région.

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