Fibres de verre, carbone, résines de nouvelle génération biosourcées… Les matériaux composites sont aujourd’hui des matériaux de haute technologie arrivés à maturité. À l’origine, les navigateurs fabriquaient des pièces uniques à la main, avec l’obsession de gagner du poids et de la résistance. Aujourd’hui, les spécialistes sont capables de fabriquer un mât de 66 mètres de haut. C’est en tout cas le tour de main initié par le consortium Solidsail Mast Factory qui rassemble les Chantiers de l’Atlantique de Saint-Nazaire et les entreprises locales comme CDK, Avel Robotics, Multiplast et Lorima. Une usine ouvrira à Lanester en 2024 pour produire entre 7 et 8 unités par an. C’est dire la confiance accordée à ces matériaux.
4 M€ investis dans des équipements mutualisés
Deux filières intéressent particulièrement les entreprises locales du composite : le transport vélique et l’hydrogène. « D’ici à 2050, 40 à 45 % de la flotte mondiale des navires de transport pourrait être équipée d’une propulsion vélique, soit 30 à 40 000 navires, estime Fabrice Loher, maire de Lorient, président de Lorient Agglomération. Imaginez le potentiel ! » L’agglomération entend participer à la montée en puissance des entreprises locales, en investissant 4 M€ dans des équipements mutualisés (robot de drapage, imprimante 3D et cobotisation).
Des compétences qui dépassent le local
Cette plateforme viendra s’ajouter au plateau technique déjà existant de l’UBS, ComposiTIC et de l’Institut de recherche en matériaux avancés (IRMA). « Nous travaillons sur les prototypes à la demande des entreprises, et nous les accompagnons
ensuite, explique Yves Grohens de ComposiTIC. Mais c’est nous qui prenons les risques. » La notoriété des chercheurs dépasse même le local. « Un constructeur du Grand Est nous a sollicité pour diviser par 3 le prix des réservoirs à hydrogène, précise Frédéric Fourreau de l’IRMA. »
Une centaine d’emplois par an
Avec Coriolis Composite, le composite est entré dans l’ère industrielle. « On travaille beaucoup sur le prix des matières, indique la dirigeante, Clémentine Gallet. C’est primordial pour la décarbonation des secteurs maritimes et aéronautiques. » Le composite a de l’avenir. Au point que le site lorientais de Naval Group entend doubler sa capacité de production de composites d’ici à 2027. Une centaine d’emplois par an pourrait voir le jour dans tout le bassin lorientais.