Couverture du journal du 26/04/2024 Le nouveau magazine

Lorient Composite Valley : Les nouveaux matériaux s’ancrent durablement

Bénéficiant des avancées technologiques et de l’expérience de la course au large, l’industrie mise sur les matériaux composites. Et pour cela, ils sont nombreux à faire appel aux savoir-faire lorientais, l’écosystème local maîtrisant depuis de nombreuses années la technique, innovant au gré des besoins.

Sortie du premier mât géant ©Bernard Biger_Chantiers de l'Atlantique

Sortie du premier mât géant ©Bernard Biger_Chantiers de l'Atlantique

Fibres de verre, carbone, résines de nouvelle génération biosourcées… Les matériaux composites sont aujourd’hui des matériaux de haute technologie arrivés à maturité. À l’origine, les navigateurs fabriquaient des pièces uniques à la main, avec l’obsession de gagner du poids et de la résistance. Aujourd’hui, les spécialistes sont capables de fabriquer un mât de 66 mètres de haut. C’est en tout cas le tour de main initié par le consortium Solidsail Mast Factory qui rassemble les Chantiers de l’Atlantique de Saint-Nazaire et les entreprises locales comme CDK, Avel Robotics, Multiplast et Lorima. Une usine ouvrira à Lanester en 2024 pour produire entre 7 et 8 unités par an. C’est dire la confiance accordée à ces matériaux.

4 M€ investis dans des équipements mutualisés

Solid Sail : le 1er démonstrateur à Saint-Nazaire ©Chantiers de l'Atlantique

Solid Sail : le 1er démonstrateur à Saint-Nazaire ©Chantiers de l’Atlantique

Deux filières intéressent particulièrement les entreprises locales du composite : le transport vélique et l’hydrogène. « D’ici à 2050, 40 à 45 % de la flotte mondiale des navires de transport pourrait être équipée d’une propulsion vélique, soit 30 à 40 000 navires, estime Fabrice Loher, maire de Lorient, président de Lorient Agglomération. Imaginez le potentiel ! » L’agglomération entend participer à la montée en puissance des entreprises locales, en investissant 4 M€ dans des équipements mutualisés (robot de drapage, imprimante 3D et cobotisation).

Des compétences qui dépassent le local

Cette plateforme viendra s’ajouter au plateau technique déjà existant de l’UBS, ComposiTIC et de l’Institut de recherche en matériaux avancés (IRMA). « Nous travaillons sur les prototypes à la demande des entreprises, et nous les accompagnons

Un bras robotisé de confection de matériaux composites ©Coriolis Composites (Quéven)

Un bras robotisé de confection de matériaux composites ©Coriolis Composites (Quéven)

ensuite, explique Yves Grohens de ComposiTIC. Mais c’est nous qui prenons les risques. » La notoriété des chercheurs dépasse même le local. « Un constructeur du Grand Est nous a sollicité pour diviser par 3 le prix des réservoirs à hydrogène, précise Frédéric Fourreau de l’IRMA. »

Une centaine d’emplois par an

Avec Coriolis Composite, le composite est entré dans l’ère industrielle. « On travaille beaucoup sur le prix des matières, indique la dirigeante, Clémentine Gallet. C’est primordial pour la décarbonation des secteurs maritimes et aéronautiques. » Le composite a de l’avenir. Au point que le site lorientais de Naval Group entend doubler sa capacité de production de composites d’ici à 2027. Une centaine d’emplois par an pourrait voir le jour dans tout le bassin lorientais.

Modélisation d'un réservoir hydrogène © ComposiTIC

Modélisation d’un réservoir hydrogène © ComposiTIC