Alors que le secteur du bâtiment a plutôt bien résisté en 2022, le début de l’année 2023 a été marqué par une intensification de la crise du logement neuf.
Permis de construire : – 40%
Olivier Salleron alerte sur « le plongeon des permis de construire, qui oscille entre -40% et -30%. » Une situation qui pourrait entraîner une baisse de 4 % de l’activité à l’échelle nationale d’ici à 2025, provoquant la suppression de 100 000 emplois. Lors de la restitution du Conseil national de la refondation (CNR) en juin, le président de la FFB a interpellé le gouvernement. « J’ai exprimé notre colère, j’ai parlé de mépris, cela a pu choquer, mais il le faut. » En cause, les annonces sur le resserrement du prêt à taux zéro et la fin du dispositif Pinel.
La filière bâtiment pourrait connaître une baisse de 4 % de l’activité à l’échelle nationale d’ici à 2025, provoquant la suppression de 100 000 emplois.
La soirée de passation entre Xavier Champ et Jean-Michel Galle a réuni 250 personnes des milieux économiques bretons. ©DR
ZAN : « Nous ne sommes pas des goudronneurs compulsifs »
Autre point de crispation des professionnels du bâtiment, le désormais célèbre ZAN (Zéro Artificialisation Nette). Les représentants de la FFB demandent une adaptation de la loi pour une meilleure application. « Nous voulons par exemple que les parcs et les jardins ne soient pas considérés comme des m2 artificialisés. Les discussions sont encore en cours au Sénat. »
Le ZAN devrait mettre un coup de frein sur un secteur déjà en baisse, la construction de maisons individuelles, qui favorise l’étalement urbain. « Nous ne construisons pas assez, compte tenu de la dynamique démographique. Des logements vacants, il n’y en a pas tant que ça. » 3,1 millions de logements vides en France. « Ils ne répondent pas aux attentes des Français. »
Les élus locaux devront repenser l’aménagement du territoire, et les constructeurs bâtir autrement, « de façon innovante, en hauteur. Nous ne sommes pas des goudronneurs compulsifs », ironise Olivier Salleron.
La manne de la rénovation énergétique
Si le patron de la FFB considère que « la rénovation énergétique n’est pas encore suffisamment boostée », il entrevoit une lueur. Il salue l’annonce récente de l’augmentation du budget de MaPrimeRénov (l’aide à la rénovation énergétique des logements) en 2024, à 4 milliards d’euros. Il se « félicite du relèvement » annoncé de « 66 % par rapport à 2023 », « une excellente nouvelle, c’est lisible, là où parfois nous manquons de visibilité. »
« La FFB 35 est importante en nombre et en qualité »
« La FFB 35 est reconnue comme une des très belles fédérations, affirme Olivier Salleron. À ce titre, je félicite Xavier (Champs, NDLR) d’avoir mené la réussite économique de la fédération malgré les crises. Depuis six ans, il a fallu tenir le bateau. C’était éprouvant pour tout le monde. »
Xavier Champs, quant à lui, parle de ses mandats qui s’achèvent comme d’une « belle expérience ». Et d’ajouter: « Beaucoup qui l’ont vécu pensent que c’est le plus beau des mandats, car il permet d’être proche des adhérents et du terrain. » Le chef d’entreprise malouin poursuit ses engagements dans la vie économique, il prend la présidence de l’Institut Veïa, la Cellule économique de Bretagne.
