Couverture du journal du 26/04/2024 Le nouveau magazine

ETI : le maillon oublié de l’économie ?

Dans le cadre de la Stratégie Nation ETI, un dispositif porté par le ministère de l'Économie qui vise à mettre en avant les Entreprises de taille intermédiaire (ETI), un tour de France a démarré en juin dernier. Une délégation s’est réunie chez Delta Dore, à Bonnemain (35), début février, pour échanger sur les problématiques des ETI bretonnes.

Emilie Aubry et Caroline Hilliet Le Branchu, respectivement déléguée générale et présidente du Club ETI Bretagne ©SB_7Jours

Emilie Aubry et Caroline Hilliet Le Branchu, respectivement déléguée générale et présidente du Club ETI Bretagne ©SB_7Jours

Caroline Hilliet Le Branchu, présidente-directrice générale de la belle-iloise et présidente du Club ETI Bretagne, et Philippe Gustin, préfet de la Région Bretagne ©S.B7Jours

Caroline Hilliet Le Branchu, présidente-directrice générale de la belle-iloise et présidente du Club ETI Bretagne, et Philippe Gustin, préfet de la Région Bretagne ©S.B7Jours

« Nation ETI » is the new « start-up nation ». La Bretagne compte 193 ETI, la moitié en Ille-et-Vilaine, sur les 5 400 ETI françaises. Ces entreprises représentent 94 000 emplois et génèrent un chiffre d’affaires de 32 milliards d’euros. Pascal Portelli, président de Delta Dore, a ouvert ses portes à une délégation composée d’une trentaine de personnes, parmi lesquelles figuraient le préfet de région, Philippe Gustin, ainsi que des représentants des services économiques de l’État – la DREETS et la DGE – du METI (Mouvement des Entreprises de taille intermédiaire), Caroline Hilliet-Le Branchu, présidente du Club ETI Bretagne et P.-D.G. de la conserverie La belle-iloise, et d’autres chefs d’entreprise.

Un guichet spécial ETI

Cette rencontre a réuni deux mondes qui ont tendance à se regarder en chien de faïence. Fluidifier les échanges entre les pouvoirs publics et le monde économique, en particulier les ETI, est l’un des objectifs de la stratégie gouvernementale. En Bretagne, la DREETS a désigné Nicolas Javierre comme référent pour les ETI, une première étape vers la création d’une forme de « guichet unique » que le Club ETI Bretagne, regroupant 55 membres, appelle de ses vœux. « Nous sommes rarement identifiés dans les dispositifs d’aides », constate Émilie Aubry, déléguée générale du Club ETI Bretagne.
« Les ETI ont souvent le sentiment d’être négligées par rapport aux grands groupes et aux start-ups », constate Catherine Lagneau, ambassadrice de la Stratégie Nationale ETI, rappelant l’existence d’une chaire ETI Lab aux Mines Paris, qui « produit des recherches économiques de premier plan pour mieux connaître et comprendre ces entreprises, afin d’éclairer les politiques publiques ».

« Faire progresser des projets »

Mettre en lumière cette catégorie d’entreprises est la mission du METI, un lobby à la sauce ETI. ​​​«​​​​​​ Le tour de France permet de dresser un état des lieux des difficultés afin d’orienter la stratégie. Nous avons des échanges réguliers avec le ministère de l’Économie. L’autre avantage est directement opérationnel : les pouvoirs publics et les dirigeants peuvent se rencontrer et discuter de dossiers précis. » ​​​
C’est ce qu’ont fait les chefs d’entreprise bretons présents. «​​​​​​ Nous avons des préoccupations réelles à partager avec l’administration. Par exemple, l’arrivée de la norme CSRD. Nous ne disposons pas d’une armée pour répondre à ces exigences de reporting », souligne Caroline Hilliet-Le Branchu, présidente du Club ETI Bretagne. « Grâce aux échanges avec la DGE et la préfecture, les entreprises Kersia et OKwind ont pu faire progresser des projets », rapporte Émilie Aubry.

Une ETI, c’est quoi précisément ?

(Source : Ministère de l’Économie)

Une ETI emploie entre 250 et 4 999 salariés, et génère soit un chiffre d’affaires égal ou inférieur à 1,5 milliard d’euros, soit un total de bilan n’excédant pas 2 milliards d’euros. Une entreprise qui a moins de 250 salariés, mais plus de 50 millions d’euros de chiffre d’affaires et plus de 43 millions d’euros de total de bilan est aussi considérée comme une ETI. Cette catégorie est née en août 2008 avec la loi de modernisation de l’économie.