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« Les gens ont un peu en tête l’idée du notaire au fond du bureau, avec un costume gris et des lunettes, très masculin. Ce n’est pas le cas. » Élisa Aubert, notaire stagiaire et Camille Barbot notaire, font partie de l’antenne rennaise du Lab notaire, association créée en 2021 pour « dépoussiérer le métier de notaire et lui donner un coup d’éclat ». L’association regroupe 5 membres actifs en Bretagne et 15 à 20 au niveau national. Pour être membre, une seule prérogative : être diplômé notaire. Une différence par rapports aux associations étudiantes qui existent par ailleurs.
L’idée du Lab notaire est née de plusieurs constats : « l’écosystème du notariat » est une branche professionnelle plutôt « mal-aimée » car peu connue. Peu de gens savent ce que fait précisément un notaire, à quelle déontologie il est soumis, son éventail de compétences et ce que représentent les fameux « frais de notaire ». « En tant que nouvelle génération du notariat, nous portons une responsabilité quant à l’image de notre profession et son avenir. L’idée de cette association est donc celle d’un incubateur d’idées. »
Un incubateur qui aurait pour objectif de moderniser le métier et favoriser l’accès aux notaires pour le grand public. « Beaucoup de personnes pensent ne pas avoir de demandes légitimes ou suffisamment « importantes » pour aller voir un notaire. Pourtant, avant même de dresser des actes authentiques, l’essence même de notre profession est d’apporter des conseils et peu de gens le savent. Le premier rendez-vous de conseil est d’ailleurs gratuit », évoque Camille Barbot.
Le Conseil régional des notaires de la Cour d’appel de Rennes regroupe aujourd’hui près de 1400 notaires, exerçant au sein de plus de 620 offices.
Des projets à foison
Le Lab notaire a choisi, pour ses deux premières années, de mettre deux thèmes à l’honneur grâce à deux commissions : l’une sur le numérique et l’autre sur des actions sociales. Les thèmes traités et les commissions évoluent au fur et à mesure des mandats.
La commission numérique a pour objectif la création d’une plateforme patrimoniale, nommée Phénix, permettant au grand public de stocker ses données patrimoniales et personnelles en sécurité, de gérer et de transmettre son patrimoine. Les données contenues sur cette plateforme seront par ailleurs accessibles au notaire au moment du décès de l’utilisateur : « Le but n’est pas de remplacer le notaire, mais de proposer un outil numérique permettant de renforcer le lien entre l’utilisateur et son notaire. Un système d’alerte personnalisé, pensé par les notaires a été imaginé : le client sera encouragé à consulter son notaire. Les rencontres seront plus régulières, ce qui permettra au notaire de proposer des stratégies plus anticipées et donc plus performantes. ». Cet outil numérique écologique traitera aussi des questions relatives à la « mort numérique » (résiliation des comptes sur internet/mails/réseaux sociaux).
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La seconde commission vise à démocratiser le métier et le faire découvrir, à travers plusieurs actions : l’organisation de webinaires pour les étudiants, « nous avons des échanges avec des écoles, car nous nous sommes rendus compte que le métier de notaire était très peu mis en avant » ; la mobilisation des membres sur la plateforme Myjobglasses avec l’association La Courte Échelle ; l’écriture d’un livre pour enfants expliquant le métier dont le second tome est en préparation ; l’organisation de petits-déjeuners interprofessionnels (sur Paris et bientôt Rennes) et de soirées interprofessionnelles ; mais aussi la participation aux « Conseils du coin », des séances d’échanges gratuites pour promouvoir l’accès au droit pour tous et partout en France.
Un métier en pleine évolution
Professionnel et expert du droit, le notaire est un « médecin du patrimoine, avec différents domaines d’expertise. Bien qu’il soit souvent comparé à l’avocat, sa mission est différente, le notaire est un juge de l’amiable qui se doit d’être impartial », précise Élisa Aubert. Le Conseil régional des notaires de la Cour d’appel de Rennes regroupe aujourd’hui près de 1400 notaires, exerçant au sein de plus de 620 Etudes et assistés de plus de 5500 collaborateurs. Alors qu’avant un diplômé notaire devait forcément être nommé par le garde des Sceaux sur demande d’un employeur ou racheter des parts d’un office notarial pour exercer les fonctions de notaire, depuis 2015, « chaque diplômé notaire peut être tiré au sort pour créer son étude ». Une ouverture de la profession qui a permis l’augmentation du nombre de notaires ces dernières années ainsi qu’une diversification des profils.
