Couverture du journal du 17/05/2024 Le nouveau magazine

La FFB 35 demande de la visibilité et un plan de relance du logement

Richard Martine et Freddy Ruault, présidents de la fédération du bâtiment des pays de Fougères et de Vitré, rencontraient fin avril Gilles Traimond, le sous-préfet de Fougères-Vitré. Richard Martine et Jean-Michel Galle, le président de la FFB d’Ille-et-Vilaine, ont aussi rencontré le député Thierry Benoît. L’objectif : faire un point sur la situation sociale et économique des entreprises du bâtiment, évoquer les dysfonctionnements dans les politiques publiques et les axes d’amélioration.

Richard Martine, Gilles Traimond, Freddy Ruault et Philippe Lelièvre ©DR

Côté conjoncture, certaines entreprises du département constatent déjà une baisse d’activité ; elles sont aussi nombreuses à faire part de fortes inquiétudes sur les carnets de commandes à venir, relate la Fédération française du bâtiment (FFB) en Bretagne, qui constate par ailleurs une augmentation des défaillances d’entreprises (+ 23% entre les premiers trimestres 2023 et 2024).

Quant aux chiffres du logement neuf, ils sont en chute libre, tant sur les autorisations que les mises en chantier (-30%). « Nous réclamons des mesures qui aillent dans le bon sens pour relancer la construction, indique Richard Martine. Par exemple, l’élargissement du prêt à taux zéro dans la maison individuelle, mettre en place un système pérenne permettant d’attirer des investisseurs… Mais nous n’avons aucune proposition de la part du gouvernement ! »
​​​​​ « En recherchant à faire des économies, l’État s’est tiré une balle dans le pied, complète Freddy Ruault. ​​​​​ La baisse des recettes de TVA, directement liée à la chute des constructions, a détérioré le solde budgétaire de la France de façon irresponsable. » 

Pour la FFB, il faut urgemment réfléchir à des solutions pour réduire les coûts de construction, afin de relancer le logement. La fédération réclame la mise en place de moratoires quant à l’application de normes comme la RE 2020 et en appelle à la sobriété réglementaire et architecturale. « Cela permettrait de réaliser des économies notables et de rendre l’accession supportable pour les primo-accédants », complète Jean-Michel Galle. « Nous ne sommes pas là pour solliciter des aides, mais pour proposer des solutions à la crise actuelle, et donner de la visibilité, en mettant en place une véritable politique du logement pluriannuelle pour que l’ensemble des acteurs puissent produire des logements afin de répondre aux besoins des Français ». L’organisation professionnelle souhaite également associer le monde bancaire pour penser ensemble aux solutions permettant de sécuriser et conforter les parcours résidentiels.

Le sous-préfet s’est voulu rassurant en indiquant que ces problématiques étaient prises en compte dans les débats actuels et que l’État souhaitait maintenir le niveau d’activité dans le bâtiment en accompagnant, par exemple, les collectivités pour faire baisser le coût du foncier ou les subventionner pour la réalisation de travaux de rénovation énergétique.