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Lors des vœux de la FFB35, la crise de l’immobilier au cœur des préoccupations

Jeudi 11 janvier 2024, la Fédération Française du Bâtiment d’Ille-et-Vilaine présentait ses vœux au centre de formation des apprentis du Bâtiment, à Montgermont. Les inquiétudes des professionnels en 2023 se confirment pour cette nouvelle année dans un contexte de crise du logement.

Jean-Michel Galle, président de la FFB 35 ©CM_7J

Jean-Michel Galle, président de la FFB 35 ©CM_7J

Les discours étaient partagés, entre craintes avec un marché de l’immobilier fragilisé, interrogations sur l’objectif zéro artificialisation nette (ZAN), et la volonté de s’adapter aux enjeux environnementaux et énergétiques.

De « réelles inquiétudes » face à la crise du logement

Jean-Michel Galle, président de la FFB 35, a commencé les vœux de 2024 en tirant la sonnette d’alarme. Si « 2023 était une relative belle année », elle était déjà accompagnée de plusieurs voyants rouges. « Avec moins de 23 000 mises en chantier de logements en Bretagne durant 2023, il faut revenir trente ans en arrière pour retrouver une telle situation, martèle Jean-Michel Galle. Nous avons de réelles inquiétudes. La crise de l’immobilier et du logement est bien là. »

Le président a notamment pointé du doigt MaPrimeRénov, selon lui trop complexe et inadaptée, pour laquelle il demande « une réforme pour éviter un fiasco ». À cela s’ajoutent « la dégradation du marché du crédit et le renchérissement des coûts de construction résultant de la hausse du coût des matériaux ». Il déplore, en outre, « la cécité et la surdité des dirigeants de notre pays, face à l’urgente nécessité de booster la production de logements ».

Le président a noté quelques signaux positifs, comme le grand plan de rénovation des écoles ou la hausse, fin 2023, des projets de construction dans le secteur du tertiaire et de l’administration.

Des contraintes sociétales et environnementales

Pour 2024, Jean-Michel Galle a fait part de son ambition d’adapter le secteur à des « contraintes incontournables ». D’une part, « la réduction de notre empreinte carbone, ce qui implique de penser l’utilisation des matériaux, la gestion des déchets et l’efficacité énergétique », et, d’autre part, « la non artificialisation des sols. Une contrainte environnementale, mais aussi une invitation à repenser nos méthodes de construction et d’urbanisation ».
Stéphane Le Teuff, président de la FFB Bretagne, a rappelé que le secteur du bâtiment, « acteur économique incontournable de la région, met son expertise au service des enjeux environnementaux ».

« Le conseil régional à vos côtés »

Laurence Fortin ©CM_7J

Laurence Fortin, vice-présidente à la Région en charge des territoires, de l’économie et de l’habitat, était invitée à prendre la parole. Elle a rejoint le président de la FFB 35 sur cette année 2024 perçue comme « une année de défi », avec une crise du prix du logement qui affecte « tout le tissu social et pèse sur les entreprises de la construction. Le conseil régional est à vos côtés », a-t-elle assuré. Nous allons activer tous les leviers possibles pour relancer la construction », évoquant notamment le renforcement des offres de formation sur les métiers du bâtiment et « un concours à idée pour inventer les nouvelles formes urbaines de demain ».

Le ZAN : «  Sujet stressant »

Interrogée sur la Zéro artificialisation nette, « un sujet stressant pour nous » a rappelé jean-Michel Galle, la vice-présidente a rassuré : « Cela réinterroge les modèles utilisés », mais « cet objectif est pour 2050 ». « Nous allons travailler avec l’ensemble des élus pour être prêts et leur donner à chacun les clés en fonction de leurs territoires. »

L’avenir porté par la jeunesse

Philippe Lelievre ©CM_7J

Les  intervenants ont rappelé l’importance de la jeunesse dans ce secteur. « Nous devons miser sur eux », a commencé Stéphane Le Teuff, rejoint, en ce sens, par Philippe Lelievre, secrétaire général de la FFB35, et par Pierrick Collet, président de l’association régionale gestionnaire des quatre Centres de formation des apprentis du bâtiment bretons. Pour l’illustrer, ils ont invité, sur scène, Loann Bauthamy, meilleure apprentie de France en couverture et en zinguerie, et Ticiano Mouazan, qui représentera la France aux World Skills, à Lyon, en septembre. « Il faut continuer de parier sur la jeunesse et se projeter vers demain », a conclu Pierrick Collet.