Reconversion professionnelle : pari gagnant

Une tendance en hausse

L’association Transitions Pro Bretagne (ex-Fongecif Bretagne) a accompagné 2 700 salariés dans leur reconversion professionnelle en 2023. Un chiffre en hausse de +17 % par rapport à 2022.  » Le dispositif se fait de mieux en mieux connaître. Les personnes ont envie de mobilité et les financements augmentent », constate Emmanuelle Denoual la vice-présidente (FO) de Transitions Pro Bretagne, également conseillère emploi chez France Travail (bassin lorientais). « Vouloir ou devoir changer de métier est une constante. Pour des raisons de santé, d’usure, pour suivre un conjoint, les salariés ont toujours changé d’orientation. Je ne suis pas persuadé que le Covid ait eu un impact si fort que cela « , commente Patrick Lescop, président de Transitions Pro Bretagne, représentant du Medef et ancien entrepreneur du bâtiment Roscoff.

Cette structure paritaire régionale interprofessionnelle, créée en 2020, propose aux salariés du privé un accompagnement financier dans leurs projets de reconversion professionnelle, grâce à ses nombreux dispositifs. Les 18 structures nationales du réseau national des Transitions Pro ont suivi plus 60 000 dossiers de reconversion professionnelle (soit +7 % en un an).

Transitions Pro Bretagne vient de signer une nouvelle convention d’objectifs et de moyens avec la Dreets (Direction régionale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités).

Les profils

Pour Valérie Rabaey, directrice de Transitions Pro, « ce qui frappe, c’est la diversité des profils et des projets. Des salariés de l’agroalimentaire ou du bâtiment qui, pour des questions d’usure, se dirigent vers des professions plus statiques. A contrario, des métiers moins physiques, mais dans lesquels des salariés peuvent se sentir usés intellectuellement, vont se tourner vers des reconversions dans le milieu agricole ou autre. Aussi des envies d’évolution professionnelle avec remise à niveau ». Patrick Lescop, constate également, particulièrement chez les plus jeunes, la tendance à se dire « j’ai envie de faire ça », il n’y a pas de réel plan de carrière. »

Valérie Rabaey, directrice de Transitions Pro Bretagne ©DR

Pourquoi les employeurs accompagneraient une reconversion ?

Dans le cas où le salarié reste dans la société, les représentants de Transitions Pro y voient un signal positif, « l’entreprise intéresse et agrège de nouvelles compétences sans avoir à entamer de démarches de recrutement, qui peuvent être longues et risquées ».

Lorsque la reconversion est synonyme de départ, « les employeurs n’ont aucune raison d’aller contre cela, indique Valérie Rabaey. Notre rôle est de les renseigner si besoin. L’an passé, sur tous nos dossiers, nous avons seulement dû appeler deux employeurs. » Faire le choix de l’accompagnement limite également les risques de conflits.