Le territoire Malouin compte plus de 25% de résidences secondaires, un chiffre qui grimpe si on ne retient que le front de mer à plus de 40%. « La croissance du nombre de résidences secondaires sur Saint-Malo repose sur un double effet. Il y a d’une part les habitants des grandes villes qui voient leur organisation professionnelle transformée avec l’avènement du télétravail depuis le début de la crise sanitaire. Ceux-là optent de plus en plus pour une résidence secondaire avec bien souvent l’optique d’en faire leur résidence principale à terme, comptant sur une pérennisation du travail à distance. Et puis il y a l’achat business, qui vise à rentabiliser son bien grâce à la mise en location via des plateformes comme Airbnb », analyse Jean-Virgile Crance, 1er adjoint au maire de Saint-Malo.
=> Saint-Malo fait partie des premières villes de France proportionnellement au nombre d’habitants en taux de location de courtes durées type airbnb.
Et c’est bien ce second point qui pose particulièrement problème. C’est pourquoi de premières mesures ont été prises par la municipalité en janvier 2020. Les loueurs doivent désormais obtenir un numéro INSEE pour leur logement, à renseigner sur chaque annonce postée. Pour les personnes qui louent fréquemment leur résidence secondaire, plus de 120 nuitées par an, il faut désormais procéder à un changement d’usage des locaux.
« Nous allons limiter le pourcentage du nombre de logements pouvant être mis à la location de courte durée sur certains quartiers »
La municipalité veut aujourd’hui aller plus loin dans la régulation « nous allons davantage encadrer le marché. Nous travaillons sur ce dossier avec la direction de l’urbanisme, des notaires, et nous venons d’intégrer un groupe de travail mis en place par le gouvernement à l’initiative d’Emmanuelle Wargon, la ministre du Logement. Le projet est de restreindre à un ou deux le nombre de biens pouvant être mis en location par un même propriétaire. Nous allons également limiter le pourcentage de logements à la location de courte durée sur certains quartiers pour lesquels on a une très forte tension immobilière.» indique le 1er adjoint au maire « En faisant cela, on va favoriser l’irrigation de notre territoire au niveau de la demande touristique. L’idée est de ne plus concentrer l’offre uniquement sur le littoral mais de l’étendre plus loin où il y a de belles choses à découvrir. Ça fait aussi partie de notre stratégie de développement touristique », précise Jean-Virgile Crance qui entend « diversifier l’offre proposée aux touristes avec un équilibre entre locations type airbnb, hôtellerie, campings, auberges… »