Couverture du journal du 26/04/2024 Le nouveau magazine

Cannabis thérapeutique : Chenevia vise 1,5 M€ en levée de fonds

À la tête de la start up Chenevia, Quentin Beauvais souhaite faire avancer la recherche sur le cannabis thérapeutique, avec en ligne de mire la mise en place de médicament contre la douleur de certaines pathologies chroniques. Il vient pour cela d’obtenir une avance de la Région Bretagne de 200 000 €.

« Nous ne sommes pas des fumeurs de joints, nous sommes de jeunes entrepreneurs, prévient Quentin Beauvais, fondateur de Chenevia à Meucon. Nous nous engageons dans la recherche sur le cannabis médical, car nous croyons vraiment à cette filière. Un grand nombre d’études tendent à prouver que cette plante possède des vertus thérapeutiques qui peuvent aider certains patients. Ce n’est pas pour rien que 22 pays de l’UE sur 27 ont légalisé son usage à des fins médicales. »

En parallèle du cannabis bien-être, nous voulons investir dans la R&D du cannabis médical

La start-up compte 3 associés -dont un docteur en pharmacie- et deux employés à temps plein. Elle possède 6 hectares de terres agricoles au sud de Ploërmel et exploite déjà du cannabis bien-être, celui qui ne contient que 0,3 % de THC, le principe psychotrope. « Grâce à cela, nous parvenons à dégager un CA annuel compris entre 350 000 et 500 000 €, mais nous voulons en parallèle investir dans la R&D du cannabis médical, précise Quentin. Et les portes commencent à s’ouvrir. » La start-up souhaite lever au moins 1,5 M€, elle vient d’obtenir une avance remboursable de la Région Bretagne de 200 000 € « dans le cadre d’un programme R&D, visant à mettre au point des techniques de culture raisonnée du cannabis à visée thérapeutique, et concevoir un outil de conservation sécurisé et stérile des plants mères. »

Des associations de patients font le forcing

« Nous sommes des entrepreneurs à part entière, insiste Quentin, c’est très excitant d’avoir la chance d’inventer une filière. Mais surtout, il y a une patientèle qui est en attente et qui souffre. » En septembre dernier, 17 associations de patients demandaient au gouvernement de généraliser l’expérimentation française du cannabis médical tout en garantissant l’accessibilité aux traitements. « Pour beaucoup d’entre nous, écrivent-elles, les médicaments à base d’extrait de fleurs de cannabis ne représentent pas simplement une alternative, mais constituent une lueur d’espoir face à des traitements inefficaces ou mal tolérés. »

 

Que dit la loi ?

Le décret du 17 février 2022 précise « les conditions et les modalités de la culture et de la production du cannabis à usage médical, afin de permettre la création d’une filière allant de la culture au médicament. » Encore au stade de l’expérimentation, cette médication ne concerne que 2 700 patients et cinq pathologies graves : des formes d’épilepsie sévères et résistantes, la sclérose en plaques, les soins palliatifs, les symptômes liés aux traitements anticancéreux, et certaines douleurs neuropathiques réfractaires.