Couverture du journal du 10/05/2024 Le nouveau magazine

Capital risques : la SFLD mise sur la réussite

Créée en 1990 à Lorient, la Société financière Lorient développement (SFLD), investit dans le capital d’entreprises à tous les stades de financement en fonds propres (Seed, Startup, LBO et capital Développement). Mais avant cela, les jeunes pousses doivent convaincre du sérieux et de l’ambition de leur projet. Bruno Le Jossec, expérimenté directeur de la structure à capital semi-public, nous explique son fonctionnement dans la limite du secret des affaires…

Bruno Le Jossec, directeur de la SFLD devant un croquis théorique de la vie financière des entreprises 7J-DB

Bruno Le Jossec, directeur de la SFLD devant un croquis théorique de la vie financière des entreprises 7J-DB

« Sous la présidence d’Hervé Cuvelier, la SFLD partage l’actionnariat majoritaire avec AudéLor, deux banques (Crédit Agricole du Morbihan et BPGO), la CCI du Morbihan et deux investisseurs privés, détaille le directeur de la SFLD depuis sa création, Bruno Le Jossec. C’est un montage assez unique en France qui nous apporte une grande souplesse. Nous souhaitons avant tout apporter notre expertise et faire bénéficier l’ensemble du territoire d’un fort effet de levier. » En 34 ans, la SFLD a investi environ 20 millions d’euros dans l’économie locale, dans différents secteurs. Avec de grandes réussites, notamment Coriolis Composite, que la SFLD a soutenu dès son installation à Quéven.

24 investissements en cours dans des sociétés locales

La SFLD a malgré tout dû acquérir de l’expérience. « Les huit premières entreprises que nous avons soutenues ont fait long feu, se souvient Bruno Le Jossec. C’était l’époque de la restructuration de l’industrie navale et nous souhaitions investir pour créer des emplois. En 1994, nous avons modifié cette vision pour viser à réaliser de la plus-value et par conséquent favoriser la création d’emplois par la création de richesse. En 2012, nous nous sommes recentrés autour d’Audélor et nous comptons aujourd’hui 24 lignes d’investissements. » Avec un ticket compris entre 150 000 et 500 000 €, la SFLD investit dans les entreprises de l’innovation – jamais le commerce et l’artisanat – à tous les stades de leur développement (Seed, startup ou Capital développement-). La SFLD, reconnue par ses pairs, apporte une réelle caution aux projets qu’elle soutient : pour un euro investi, les Business Angels ont investis 6, les banques 8,5 et les subventions 2,3.

Jamais de dividendes, les plus-values sont réinvesties

 La société de capital privilégie les co-investissements, comme dans le cas récent de l’imprimerie Icônes. « On ne fait que du minoritaire car nous sommes au service du territoire mais nous sommes présents dans tous les comités stratégiques, dit Bruno Le Jossec. Une autre particularité de la SFLD, dont nous sommes plutôt fiers, est que nous ne distribuons jamais de dividendes. Nous réinvestissons toutes nos plus-values dans le capital des entreprises départemental. » Un développement local que la SFLD tente également de dynamiser depuis cinq ans en attirant des Business Angels parisiens ou les très nombreux Bretons expatriés.