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CMA : 2020 dernière année d’autonomie départementale

À l’occasion de ses vœux aux artisans, le président de la CMA Philippe Plantin a rappelé les défis qui attendent le réseau des Chambres de Métiers en 2020. Le regroupement en une seule chambre régionale d’abord, la nécessité d’assurer les ressources suffisantes en commercialisant certains services aux artisans ensuite et enfin l’ouverture à la concurrence de la formation par apprentissage.

À l’occasion de ses vœux aux artisans, le président de la CMA Philippe Plantin a rappelé les défis qui attendent le réseau des Chambres de Métiers en 2020. Le regroupement en une seule chambre régionale d’abord, la nécessité d’assurer les ressources suffisantes en commercialisant certains services aux artisans ensuite et enfin l’ouverture à la concurrence de la formation par apprentissage.

Préparation à la fusion des chambres bretonnes

n 2021, la Chambre de Métiers et de l’Artisanat d’Ille-et-Vilaine disparaîtra au profit de l’EPUR (Établissement Public Unique Régional) qui regroupera l’ensemble des structures départementales de la région. Ce mode de régionalisation fort, résultat de la loi PACTE, inquiète le président de la CMA 35 « Je reste très dubitatif sur la latitude qui sera laissée aux territoires, quant à la possibilité de maintenir, demain, un vrai service de proximité pour nos entreprises, et quant à notre capacité d’élus du territoire à nous mobiliser et à défendre l’intérêt de nos ressortissants, alors que l’on sait, que toutes les décisions et les budgets seront pilotés au niveau régional… ».

« Vous imaginez bien qu’il n’est pas simple, de «fusionner» des établissements ayant des méthodes de gestion, des modes de management et des résultats très différents »

Le fruit des réflexions engagées en 2019 par les élus bretons et soumis à CMA France est aujourd’hui resté sans retours. Des audits, états des lieux du réseau breton (financier, RH) vont être réalisés. Ce travail de diagnostic sera poursuivi par un travail de préfiguration de l’organisation, et de définition des stratégies à mettre en œuvre.

« Un présent a été offert aux invités afin de marquer les 85 ans de la Chambre de Métiers et de l’Artisanat d’Ille-et-Vilaine. Les invités se sont vus remettre une bouteille thermos personnalisée à l’image de la CMA 35. Le cadeau fut très apprécié et la démarche également car depuis le 1 er janvier 2020, les gobelets en plastique à usage unique sont interdits ».

Un modèle économique à réinventer

Si la loi PACTE a d’un côté facilité l’installation des entreprises, elle a dans le même temps raboté un certain nombre de ressources pour les CMA. Stage d’installation rendu facultatif, suppression de missions régaliennes comme l’inscription au centre de formalité des entreprises ou l’enregistrement des contrats d’apprentissage. Les modalités d’un Contrat d’Objectif et de Performance décliné en Contrat d’Objectifs et de Moyens au niveau régional sont actuellement en discussion au niveau national. Les chambres devront répondre ainsi à certains objectifs qui, s’ils ne sont pas atteints, entraîneront le non-versement de tout ou partie de la taxe pour frais de Chambre, aujourd’hui ressource importante de l’organisation.

« Comment, dans un contexte de «rabotage» systématique de la taxe pour frais de Chambre de Métiers payée par les artisans pour assurer les services de la Chambre, continuer d’assurer nos missions et d’en garantir la qualité ? » s’interroge Philippe Plantin.

Pour répondre à ces nouvelles problématiques, la chambre s’oriente vers une logique de commercialisation de certains de ses services à l’artisan. Un pack de prestations sera proposé dès ce mois de janvier, au même prix et avec le même service sur l’ensemble du territoire Breton.

« On aimerait que l’État s’applique à lui-même, la même rigueur en matière de calendrier de transformation et d’économies »

Ouverture à la concurrence

L’autre dossier qui préoccupe est la conséquence directe du vote de la loi Penicaud « Liberté de choisir son avenir professionnel ». La formation par apprentissage dans ce cadre, s’ouvre à une forte concurrence avec la possibilité désormais offerte aux entreprises et aux organismes de formation d’ouvrir leur propre CFA. Un CFA ne touchera plus des subventions de la Région, mais un financement pour chaque contrat signé entre un apprenti et une entreprise. La CMA, leader dans ce secteur de la formation au service des artisans, entend bien le rester. « L’apprentissage est au cœur du fonctionnement des entreprises artisanales que nous représentons, et bon nombre d’entre nous sont passés par cette voie d’excellence ».

« Cette réforme, elle ne nous fait pas peur. Au contraire, elle est une invitation à progresser encore plus, car cette agilité qu’elle sous-entend, nous l’avons »

Des alliances en projet

Pour assurer sa compétitivité, la CMA35 s’est rapprochée de la CCI d’Ille-et-Vilaine pour transformer l’association « Faculté des Métiers » en SAS « Faculté des Métiers » qui porterait les activités de formation des deux structures. Pour Philippe Plantin, cette nouvelle entité « aura l’agilité requise pour faire face à la concurrence et devenir, fort de plus de 4400 apprenants, le principal acteur de l’apprentissage en Ille-et-Vilaine, voire en Bretagne ». La validation du projet auprès de l’ensemble des élus bretons fera l’objet d’un vote lors d’une Assemblée Générale Extraordinaire de la Chambre Régionale, en février prochain.

(De gauche à droite) Thierry Bouvier, de la Fédération de la Boulangerie d’Ille-et-Vilaine, Sébastien Balé de La Fromagerie fine, Samuel Plessis vice-président du syndicat départemental des charcutiers traiteurs, Guylaine de La Fromagerie fine, Sylvain Bessierre président du syndicat départemental des charcutiers traiteurs, invités à préparer le buffet lors des voeux.

L’ école Ferrand bientôt à Rennes

Philippe Plantin a confirmé la volonté commune de la CMA et de la CCI d’accueillir ces formations de niveau Bachelor dans le domaine de la restauration, de la pâtisserie et du management hôtelier. « Cette école de la haute gastronomie parisienne a le souhait de s’ouvrir en région et notre « Faculté des Métiers » a retenu leur attention pour leur implantation dans le grand ouest ». Le projet avance, un accord de principe a été signé. Reste à valider dans les prochaines semaines le lieu d’accueil de l’établissement, en centre-ville.