« Des woks à Chicago »

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Né à Rennes, Tieck Thipthiphakone a toujours aimé la restauration. Pourtant, c’est par hasard que ce serial restaurateur, pas fan des études avec son « niveau bac », s’est dirigé vers ce domaine. « À mes 18 ans, je suis allé vivre un an aux États-Unis, à Chicago, pour travailler dans les restaurants de woks de ma grande sœur, Fone Thipthiphakone. J’ai appris le métier là-bas. Aux États-Unis, le management est très gradé. J’ai commencé en tant que « bus boy », nettoyer la salle, débarrasser les tables, etc. Puis, je suis passé « runner », « host », serveur, et j’ai « volé » ma formation pour passer cuisinier. J’ai profité du manque de cuisiniers pour montrer ce que je pouvais faire. » Il apprend aussi beaucoup du management.
Pendant les vacances, Miky Dhellin-Thipthiphakone investit aussi les services des restaurants de la grande sœur. Quant à Amone Thipthiphakone, elle n’arrive que plus tard. « Quand il est revenu, en 2007, Tieck a décidé d’ouvrir un restaurant à Rennes. Le business s’est développé et la présence d’une personne pour le côté administratif-juridique-finances était nécessaire. C’est là que j’ai fait mon entrée, à l’ouverture du magasin familial, Piment Rouge à Cesson », évoque Amone, alors que l’entreprise familiale est en plein essor. « Au départ, nous souhaitions, avec nos ex-conjoints associés, créer une chaîne de restauration wok, c’était la grande mode des franchises à ce moment-là et il n’y avait pas beaucoup de restaurants asiatiques à Rennes, c’était assez simple d’avoir le monopole. Nous avions donc ouvert un Wok à Rennes et un à Nantes. » Le développement en province n’est pas si simple, avec notamment des difficultés d’accès aux produits asiatiques. « Rennes, il y a 15 ans, ce n’était pas du tout la grande ville que nous connaissons maintenant. Nous avions envie de faire plus, sauf que la clientèle était très restreinte : tout le monde ne voulait pas manger de poisson cru ou des woks à l’époque… Donc nous avons élargi nos offres au-delà de l’asiatique. » De plus, former le personnel en cuisine nécessitait beaucoup plus de temps et d’énergie également, « faire des makis et un burger, ce n’est pas du tout pareil », précise Amone.

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Dans la famille Thipthipakone, je demande…
Les frères et sœurs ont chacun un prénom français et un prénom lié à leurs origines (Thaïlande, Laos et Chine).