Couverture du journal du 03/05/2024 Le nouveau magazine

Le Poool : le passage à l‘échelle des startups & scaleups

Depuis les années 1970 et le développement de la Tech, l’écosystème des startups s’est fortement structuré en Bretagne, permettant l’évolution de celles déjà ancrées et la création de nouvelles pépites. Daniel Gergès, directeur du Poool au Mabilay à Rennes, présente les caractéristiques de ces entreprises innovantes.

Daniel Gergès, directeur du Poool. ©S.Se7Jours

Daniel Gergès, directeur du Poool au Mabilay à Rennes, présente les caractéristiques des entreprises innovantes accompagnées par la structure.

Qu’est-ce que le Poool ?
Le Poool est issu de fusion en 2018, de la technopole Rennes Atalante (1984), et de la French Tech Rennes Saint-Malo (2014). L’association regroupe la communauté de l’innovation et de l’entrepreneuriat, cela comprend les entreprises innovantes et tous les acteurs utiles sur le parcours. 500 membres, dont 250 startups : 200 en phase d’accompagnement et 50 en incubation.

Comment aidez-vous les entreprises innovantes ?

Si une personne vient nous voir avec un projet, on va essayer de comprendre, de voir si elle a la bonne trajectoire la conseiller… Nous proposons trois parcours : entrepreneur, très ouvert aux nouveaux projets d’entrepreneurs ; incubation, un programme sur deux ans pour des projets un peu plus mûrs (20, 25 nouvelles entreprises par an) ; écosystème, pour des boîtes un peu plus mûres, cela concernera plus des mises en relation, en visibilité, des échanges.
Nous proposons notamment des fonds d’incubation et des fonds d’expérimentation. Nous avons deux casquettes, fédération de l’écosystème et structuration, dans lesquelles 30 personnes travaillent. Souvent, nous avons une image de structure qui ne fait que du digital. Il y a en effet 2/3 de numérique, mais certains font des choses complètement différentes. Nous aidons aussi beaucoup les étudiants, en participant à des jurys de concours, avec un programme spécifique pour les étudiants…

Startup, scaleup, licorne… quelle différence ?

C’est très difficile à définir. Ce sont avant tout des entreprises innovantes, avec un projet, un produit ou service innovant et état d’esprit particulier : il faut faire face aux déceptions et s’adapter. Ces entreprises ont toutes un point commun, elles veulent résoudre un problème en vendant un produit ou un service. La réussite dépend du business modèle choisi.
Je pense que pour comprendre la différence, il faut surtout regarder le stade de maturité de ces entreprises. Le terme de startup est simple : une entreprise qui est au début de son évolution, avec une notion d’hyper croissance et d’incertitudes, une recherche de business model et des levées de fonds pre-seed ou série A (investissement dans le produit). Le terme scaleup concerne plutôt celles qui ont trouvé leur modèle et évolue très vite en passant de 10 à 250 personnes par exemple. Cette catégorie va plutôt se concentrer sur les levées de fonds en série A ou B. Puis, il y a les licornes, quand une entreprise innovante atteint une valorisation de plus d’un milliard de dollars, elle entre dans la « galaxie » des startups.

Un critère de réussite ?

Pour toutes ces entreprises, on parle souvent de « passage à l’échelle » ou de « modèle scalable », c’est-à-dire ne pas avoir besoin de nouvelles ressources pour utiliser de nouveaux produits.  Les startups choisissent d’ailleurs souvent ce genre de modèle. Par exemple, en prenant le cas d’un logiciel, développé une fois, il peut être vendu en grand nombre sans que cela coûte cher. A contrario, pour un projet de création de sites web, le temps nécessaire à la création va doubler selon le nombre de sites, ce n’est donc pas un modèle scalable.

Pour graduer la réussite, nous évaluons souvent le « Product Market Fit » (adéquation des produits au marché), qui confirme, une fois le modèle et le produit trouvés, le début des embauches.
Dans la High Tech ou Deep Tech, nous parlons aussi de l‘échelle de maturité ou du niveau d’aboutissement technologique (Technology Readiness level), allant de 1 à 9 et applicable uniquement quand il y a une innovation technologique incluant un brevet ou un savoir-faire difficilement reproductible.

Des évènements ?

Start-up on the Beach pour commencer. Chaque année, cet évènement permet à des entrepreneurs de rencontrer des financiers, des incubateurs et d’autres acteurs. Nous avons aussi un gros évènement phare en décembre, la Digital Tech Conférence devenue l’Imagine Summit, un moment de rencontre entre tous les acteurs de l’innovation. Cela fait maintenant trois ans que cette convention est sous le signe de l’innovation vertueuse.