7 Jours. Qu’est-ce qui vous a marqué cette année ?
Florent Roulier. L’effervescence ! L’édition 2024 a fait le plein avec plus de 4 000 exposants, 130 000 visiteurs et 230 000 m2 d’espace d’exposition. Parmi les exposants, 50 % venaient d’Asie. Les Chinois mais surtout les Sud-Coréens, à la fois présents sur de gros stands, Hyundai, Kia… Aussi de plus petits. Ils ont raflé la moitié des Innovation awards. 30 % des exposants étaient d’Amérique du Nord et 14 % d’Europe. 150 entreprises françaises présentaient leurs innovations ; un peu moins de startups que l’an passé en raison du « funding winter », la crise du financement. À noter aussi, de grands absents, comme Stellantis et Schneider, ce qui laisse présager des difficultés de la zone euro.
Énergie, développement durable, santé, mobilité
Quelles étaient les tendances ?
F.R. L’autosuffisance énergétique : EcoFlow (France) a présenté une batterie électrique pour tenir un mois sans électricité, le Japonais Wota a exposé son dispositif qui permet de recycler 98% des eaux usées d’une maison. Le développement durable est un incontournable du salon : production d’énergie à partir du bruit, d’hydrogène avec des déchets plastiques, fabrication de plastique à partir de végétaux, etc. Le salon a aussi fait la part belle à la santé et au diagnostic autonome. Retinov, par exemple, propose une plateforme digitale pour prévenir et diagnostiquer la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA). La mobilité était également très présente. Le véhicule de demain est au centre de multiples enjeux : électrique, batterie solide et non plus au lithium, vidéoludique, Software Defined Vehicles (SDV). À noter, les constructeurs ne croient plus aux voitures autonomes, sans chauffeur, longtemps présentées comme le futur de l’industrie automobile.
La vraie star était l’IA ?
F.R. L’IA était partout. L’IA classique est mature et désormais courante. On a vu aussi un peu d’IA générative, avec quelques cas d’usage, tels que Rabbit, un assistant IA qui a l’ambition de remplacer le smartphone.
Alors que le salon se veut prospectiviste, les innovations présentées sont très concrètes et ne reversent pas la table. Le CES est-il moins visionnaire et en perte de vitesse ?
F.R. Non, et le nombre de visiteurs en atteste. Avec Niji, cela fait dix ans que nous allons au CES. Nous avons analysé ce qui avait été annoncé et ce qui est vraiment sorti sur le marché : nous constatons que le CES a cinq à six ans d’avance, pour qu’un objet ou une tendance se confirme.