Choisir le nom de Gisèle Halimi, qui a oeuvré, dans les années 1970, à la dépénalisation de l’interruption volontaire de grossesse en France et pour que le viol soit reconnu comme un crime « a été une évidence », rapporte Nathalie Appéré, maire de Rennes. Avant de confier son « soulagement de savoir qu’un lieu tel que celui-ci » ouvre ses portes, une « reconnaissance » pour les équipes impliquées.
Le lieu d’accueil, d’écoute et de soins pour les femmes victimes de violences et leurs enfants réunit des professionnels de santé, du social et de la justice pour les accompagner.
Financeurs public, fondation Kering, fonds Nominoë…
Céline Bonnaire de la fondation Kering ©SB_7J
La structure a été inaugurée en présence des financeurs, qui participent au budget d’investissement de 1,9 million d’euros et au budget de fonctionnement avoisinant les 2 millions d’euros. La Ville de Rennes, Rennes Métropole, le Département, la Région et l’État pour les fonds publics. La fondation Kering, le fonds Nominoë et AMA pour les financements privés. « Nous avons soutenu la Maison des Femmes en Seine-Saint-Denis dès son ouverture, souligne Céline Bonnaire, déléguée générale de la fondation Kering. Quand d’autres projets se sont créés en région, Marseille, Rennes… il était naturel de les accompagner. Notre enveloppe est de 5 millions sur 5 ans pour 15 maisons des femmes, pour de l’investissement ou du fonctionnement. »
« Ne vous résignez jamais »
De g. à dr. : Christiane Guillouzo, présidente de l’Asfad; Jean-Yves Halimi; Nathalie Appéré, maire de Rennes; Veronique Anatole-Touzet, directrice du CHU de Rennes. ©SB_7J
Une présence lors de cette inauguration a retenu l’attention, celle du fils de Gisèle Halimi, Jean-Yves Halimi, avocat de la presse et psychanalyste, récemment installé dans la capitale bretonne.
Avec son frère, Serge Halimi, longtemps directeur du Monde diplomatique, il a autorisé l’apposition du nom de Gisèle Halimi sur ce lieu « en cohérence avec ses combats. »
Celui qui eu une relation orageuse avec sa mère est un habitué de ce genre d’événements. « Je suis heureux de participer à cette inauguration, même si l’hérédité ne donne aucune légitimité de parler de celle qui est maintenant entrée dans l’histoire. Mon rôle est celui d’un passeur de ses combats féministes. Elle était soucieuse de les transmettre et consciente de la fragilité du droit des femmes. »
Et de conclure en citant sa mère : « Et maintenant que le mur s’avance inexorablement pour moi, que se dessine un monde sans moi, je ne demande ni des mots ni des fleurs. Je vous demande de vous battre, car il n’y a rien d’acquis ici-bas. À vous, hommes et femmes de l’avenir, de dessiner un avenir qui soit plus juste. Ne vous résignez jamais »
* Asfad est une association rennaise créée en 1969 pour soutenir les femmes en difficulté.
Un guichet unique, social, médical et juridique
Ouverte du lundi au vendredi, la Maison des Femmes regroupe :
– Un accueil de jour opéré par l’association rennaise Asfad (salle de repos, cuisine, douches, espace jeux pour enfants…)
– Des unités de soin pilotées par le CHU (médecins généralistes, gynécologues, sages-femmes, addictologues, etc)
Unité 1 : Centre de santé sexuelle et interruptions volontaires de grossesse
Unité 2 : Violences conjugales, sexuelles, dans les soins, inceste, harcèlement
Unité 3 : Mutilations sexuelles féminines
– Permanences de partenaires ( avocats du Barreau de Rennes, Centre d’information sur les droits des femmes et des familles, SOS Victimes 35, Planning Familial 35).
