Filiale du groupe LDC (Lambert, Dodard et Chancereul) depuis sa création en 2015 après le rachat des sites Glon par LDC, SBV inclut alors les sites déjà existants (Procanar, Celtys, Celvia, LDC Bretagne).
En 2018, c’est le rachat du site Doux Quimper par SBV, et, en 2021, le rachat de Ronsard. Bien qu’elle soit devenue un poids lourd, la Société bretonne de volaille est plutôt discrète.
Une vieille tradition de l’industrie agroalimentaire qui ne l’empêche nullement de réaliser des résultats comptables spectaculaires. « Nos valeurs de discrétion sont à l’image de nos métiers, explique Laurent Girard, directeur général de SBV. Tous les acteurs de la volaille bretonne sont soudés et luttent contre l’importation très importante en restauration. Dans ce type de bataille, il vaut mieux rester discret… »
Tous les nuggets pour les Fast-Food
La société est l’une des rares à produire de la volaille 100 % française (poulet, dinde, canard) en faisant appel à 1 200 éleveurs locaux, indépendants et contractualisés. « On élabore nos nuggets sur les sites de Guingamp et Quimper, avec du poulet issu de nos élevages bretons et travaillé notamment à Mûr-de-Bretagne », explique Anne-Lise Clavel, directrice marketing.
Ces nuggets de poulets sont proposés par tous les grands noms de la restauration rapide. D’ailleurs SBV est, de loin, leader en France de la vente de volailles en Restauration hors domicile (RHD) et en PAI (Produits alimentaires intermédiaires). C’est aussi un acteur économique local de première importance.
« Il est nécessaire d’imposer des clauses miroirs »
Environ 23 705 emplois soutenus
« Un emploi dans l’agroalimentaire, c’est 5,5 emplois indirects générés sur le territoire, insiste Laurent Girard. À nous seuls, nous estimons donc que nous soutenons, bon an mal an, près de 23 705 emplois. »
Une responsabilité que le producteur assume volontiers même s’il regrette une conjoncture internationale fluctuante : « Nous devons toujours faire preuve d’une très grande agilité pour nous adapter. Avec la grippe aviaire, par exemple, nous avons perdu 20 % de notre production et la guerre en Ukraine a ouvert le marché européen sans condition. Nous comprenons bien la situation mais il est nécessaire d’imposer des clauses miroirs car quand un poulet en France coûte 5 euros, un poulet ukrainien coûte 3,30 à 3,50. »
Pour faire face à cette concurrence que beaucoup qualifient de déloyale, SBV a décidé de renforcer de 25 % ses capacités de production de poulets et d’investir, pour la seule année 2024, près de 90 millions d’euros dans les conditions de travail, le bien-être animal, la productivité et l’innovation. À cette fin, entre 180 et 200 postes sont d’ores et déjà ouverts.