Rien ne se perd, tout se transforme. C’est un peu ce credo qu’applique Terremo’logic depuis sa création en 2018 par Paul-Gilles Chedaleux : « Plutôt que de les enfouir ou les incinérer, nous avons cherché à valoriser les coquilles d’œufs en amendement calcaire. »
Le calcaire est très prisé en Bretagne, où les sols sont acides et, en récupérant les coquilles issues de six casseries à proximité, Terremo’logic a créé un écosystème local et vertueux : « Alors que le calcaire est souvent importé en Bretagne depuis la Charente, nous profitons de gisements locaux pour fournir des agriculteurs dans un rayon de 20 km. Nous organisons les tournées de collecte, nous transformons et hygiénisons les coquilles, nous pouvons même réaliser l’épandage au printemps : en direct, de l’usine aux champs… »
S’il a fallu plusieurs années de développement et d’argumentation auprès des pouvoirs publics pour finaliser le recyclage d’une matière organique sensible, l’activité plafonne aujourd’hui à 6 000 tonnes de coquilles valorisées en 2023 et 600 000 euros de chiffre d’affaires. « L’été dernier, nous étions même en rupture de stock ! »
Une boîte à œufs, en coquille d’œufs
Pour aller plus loin, Terremo’logic cherche à diversifier les débouchés de ses coquilles d’œuf. Et c’est avec la boîte à œufs Eggs-In qu’elle souhaite initier une gamme de produits à base de coquilles.
« Quoi de mieux qu’une boîte à œufs pour faire connaître notre produit ? 60 000 boîtes de six œufs vont être fabriquées pour commencer. » Un produit durable et réemployable, en bioplastique, comportant 35 % de poudre de coquilles d’œufs.
Et un projet local, construit avec quatre entreprises du territoire : Terremo’Llogic fournit et transforme la matière première, Elixance (Elven) a élaboré le bioplastique soit une formule entièrement biosourcée, puis les granulés générés sont transmis à SW Développement (Sérent) qui a créé le moule dans lequel ils sont injectés. Ecodis (Saint-Nollf) assure enfin la distribution. « En février, nous lancerons une boîte de dix œufs. »
De nouveaux débouchés pour les membranes
L’entreprise innovante a également conçu un équipement capable de séparer la coquille de sa membrane interne. « Nous utilisons un procédé de séparation qui utilise la chaleur bois, à partir de bois que nous récupérons dans un rayon de 20 km auprès de paysagistes ou de collectivités. Cette membrane trouve des applications à haute valeur ajoutée en agriculture, comme engrais, et en cosmétique pour sa richesse en acide hyaluronique et en collagène. » Terremo’logic a d’ailleurs répondu à un appel d’offres européen avec un projet de biostimulant à base de membrane d’œufs.
