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Vannes : Le château de l’Hermine accueillera le musée des beaux-arts

Niché au cœur du centre-ville, le musée des beaux-arts de Vannes est à l’étroit depuis de nombreuses années. La Cohue porte particulièrement bien son nom en période de forte affluence ! Mais ces contraintes spatiales ne sont pas à la hauteur de l’offre culturelle de la préfecture du Morbihan. La municipalité projette donc de l’installer dans le Château de l’Hermine rénové. Un projet gagné lors du concours d’architectes par l’Espagnol Nieto Sobejano pour un budget de 17 M€.

Le projet final avec le musée des Beaux-Arts intégré au château de l'Hermine ©Nieto Sobejano

Le projet final avec le musée des Beaux-Arts intégré au château de l'Hermine ©Nieto Sobejano

« L’ambition affirmée de la municipalité est de faire du château de l’Hermine, propriété de la ville depuis 1976, le nouveau musée des beaux-arts, pour un coût estimé à 15 millions d’euros annonce David Robo, maire de Vannes dans le dossier de mécénat du projet. Le château de l’Hermine fait tellement corps avec les remparts que l’on pourrait penser, à tort, qu’il est un élément constituant des fortifications de la Ville de Vannes. En réalité, ce bel édifice surplombant un jardin à la française devant lequel s’écoule la Marle, est un hôtel particulier de la fin du XVIII siècle qui a été construit à l’emplacement de l’ancien Château de l’Hermine dont il ne reste plus rien aujourd’hui.

Un projet réévalué à 17 M€

Le lancement officiel du transfert du musée des beaux-arts, La Cohue, vers le château de l’Hermine a été donné le 19 avril 2021 par le conseil municipal, via l’ouverture d’un concours d’architectes pour la mise en œuvre de ce grand projet, dont le coût global était estimé au début à 15 millions d’euros. On parle dorénavant de 17 millions d’euros. L’option de la restructuration in situ de l’actuel musée a été écartée, du fait de sa faible capacité d’extension satisfaisante et entraînant une fermeture du musée pendant au moins deux ans.

La Cohue

L’ancien marché couvert de la place Saint-Pierre, qui a accueilli le Parlement de Bretagne dans sa salle haute lors de son exil à Vannes à la fin du XVIIe siècle, présente de nombreux inconvénients pour l’actuel musée des beaux-arts, La Cohue. Manque de visibilité, trop à l’étroit avec ses 1300 m2 insuffisants pour offrir aux visiteurs l’accès à son fonds de plus de 3000 œuvres. Il n’est pas non plus accessible en totalité aux personnes à mobilité réduite (PMR) et ne dispose pas de conditions hygrométriques optimales, ni de salle spécifique pour y proposer de l’animation et de la médiation culturelle (ateliers, conférences…).

Le musée va gagner en superficie et en visibilité ©Nieto Sobejano

Le musée va gagner en superficie et en visibilité ©Nieto Sobejano

Doubler la surface utile

Le site du château de l’Hermine, contrairement à La Cohue, réunit toutes les conditions pour l’accueil d’un musée des beaux-arts modernisé. Avec son élégante intégration aux remparts et son emplacement dans le cœur historique de la ville, c’est le site patrimonial le plus emblématique de la ville offrant une bonne visibilité. Disposant de près du double de la surface (2700 m2), les volumes offrent la possibilité d’en faire un musée accessible aux personnes atteintes de tous types de handicap, avec une labellisation « Tourisme & Handicap ». Le bâtiment offre aussi la possibilité d’aménager des salles d’exposition permanente et temporaire conformes aux besoins, des salles d’animation et de médiation scolaire ainsi qu’une conservation des œuvres adaptée (contrôle d’hygrométrie optimal) et la création d’une réserve d’arts graphiques de 100 m2. Enfin, des zones techniques seront créées pour la quarantaine et la décontamination, le traitement des collections, le stockage des matériaux de conservation…

Un lieu de vie… et de culture

Le futur musée au coeur de la ville ©Nieto Sobejano

Le futur musée au coeur de la ville ©Nieto Sobejano

Le projet retenu prévoit que l’entrée principale du public se fera à travers les jardins du château, par le biais d’une passerelle accolée aux remparts. Le bâtiment historique accueillera au rez-de-chaussée, la librairie, la boutique et la cafétéria, les niveaux supérieurs seront dédiés aux expositions permanentes. L’extension, construite sur l’actuelle cour du château abritera les expositions temporaires, une part des expositions permanentes, la logistique et les espaces administratifs.

Chronologie du projet

En avril 2021, le conseil municipal a voté pour le transfert du musée des beaux-arts au château, et installe un jury, pour le concours de maîtrise d’œuvre. Celui-ci recueille 82 candidatures d’envergures nationales et internationales. En mai 2022 Nieto Sobejano est choisi, les études préparatoires au chantier commencent, puis les marchés publics, le programme muséographique…  Les travaux viennent de débuter en 2023, ouverture prévue dans 2 ans, en 2025

Pourquoi le projet de l’Espagnol Nieto Sobejano a fait l’unanimité ?

La réponse du jury : « Le projet donne une signature moderne de la façade du Château, avec sa réhabilitation et son extension respectueuse du secteur sauvegardé. Le nouveau volume du musée se développe à l’intérieur de la cour s’adaptant aux besoins fonctionnels et aux proportions de son environnement, évoquant dans la géométrie de son toit, les couvertures caractéristiques de la ville médiévale. Par sa matérialité (aluminium recyclé), l’extension se fondra dans le ciel tout en respectant le château existant qui se reflètera sur sa façade intérieure.

le projet global ©Nieto Sobejano

Le projet global ©Nieto Sobejano

Mais aussi parce que c’est un projet qui place le visiteur au cœur du projet : la scénographie très épurée donne l’impression de liberté aux visiteurs, avec de grands espaces et une hauteur sous plafond allant jusqu’à 5,5 m. Une conception moderne du musée, accessible à tous, lieu de culture, d’éducation vers le jeune public mais aussi de socialisation avec l’ouverture d’un café et d’une librairie-boutique, au rez-de-chaussée. L’ambition reste d’accueillir de grandes expositions à l’échelle nationale et internationale et de faire de ce musée une référence en matière d’art contemporain, et sur le plan muséal en Bretagne. »