« Nous avons la volonté de porter un projet qui puisse faire bouger les choses, explique Vincent Lacaze, cocréateur de Zalg. La tendance actuelle en matière d’alimentation vise à augmenter la végétalisation des assiettes. Mais comment le faire bien, avec le moins d’impacts sur les ressources, notamment sur l’eau ? » Une question « brûlante », à l’heure où l’on parle de sécheresse récurrente, d’abus de produits phytosanitaires et d’une trop forte consommation de produits carnés… Les algues semblent répondre à ces problématiques.
La grande distribution dès le printemps
Vincent Lacaze et Tanguy Gestin, trentenaires et jeunes pères, créent Zalg en 2021. Trois ans plus tard, la start-up fonctionne avec huit salariés. Avec la levée de fonds d’1 million d’euros en décembre dernier, les deux hommes peuvent passer à la vitesse supérieure. Aujourd’hui exclusivement présents dans la restauration, cet apport doit permettre de développer un nouveau produit de type snacking et de partir à la conquête de la grande distribution dès le printemps.
Un important travail de culinarité
« Nous voulons nous associer à une filière d’algoculteurs produisant des algues de culture 100 % françaises et bios, précise Vincent Lacaze. C’est un aliment réellement durable et qui possède des propriétés nutritives exceptionnelles. Nous misons sur la culture car nous voulons maîtriser la qualité de l’eau et surtout ne pas perturber l’environnement naturel dans lequel les algues vivent. » L’ancien responsable marketing et l’ingénieur Agro Paris Tech ont effectué un important travail de culinarité pour lever les quelques barrières culturelles et gustatives françaises.
Des algues à la française
Et les deux entrepreneurs peuvent espérer dépasser les frontières françaises avec leurs algues préparées mais très peu transformées. Aujourd’hui, les algues que nous consommons sont souvent importées de Chine et leur processus de transformation soulève beaucoup de questions sanitaires. Les Japonais, quant à eux, plus gros consommateurs mondiaux, connaissent également des problèmes de pollution des eaux. « Les Japonais, dont nous tirons notre inspiration originelle, commencent à se sourcer en algues bretonnes, dit Vincent Lacaze. À nous de les séduire maintenant avec nos algues à la française. »